À quels travaux forcés Hitler
est-il condamné en enfer ?
Peint-il des murs ou des cadavres ?
Flaire-t-il le gaz de ses morts ?
Le nourrit-on avec les cendres
de tant d’enfants carbonisés ?
Ou le fait-on, depuis sa mort,
boire du sang à l’entonnoir ?
Ou martèle-t-on dans sa bouche
les dents arrachées pour leur or ?
Ou le couche-t-on pour dormir
sur ses pointes de barbelés ?
Ou, pour les lampes de l’enfer,
couvre-t-on sa peau de tatouages ?
Ou est-il mordu sans pitié
par les dogues noirs du grand feu ?
Ou doit-il sans fin, jour et nuit,
marcher avec ses prisonniers ?
Ou doit-il mourir sans mourir
éternellement sous le gaz ?
(Pablo Neruda)