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Crans-Montana prend les nuisances nocturnes très au sérieux

Publié le 16 janvier 2011 par Danielle
Malgré l’Crans-Montana prend les nuisances nocturnes très au sérieuxagression au couteau dont les médias ont parlé récemment, Crans-Montana a vécu une période de fête de fin d'années relativement calme, alors que la population approche les 50'000 personnes à ce moment-là. "Crans-Montana est vraiment une station sûre", affirme le commandant de la Police municipale. Qui souligne toutefois qu'il serait bon d'augmenter le nombre d'agents. Le point sur les nuisances nocturnes, avec Ivo Gerosa, dont les agents ont effectué en moyenne quinze sorties quotidiennes durant cette période de forte affluence. (Photo:  mise en scène d'un kidnapping, par la Police municipale, sept 2008)

«Le bruit est le fléau le plus difficile à combattre dans notre station, le soir et la nuit.»

Ce n’est pas toujours simple de concilier les envies de fête du week-end ou des vacances pour certains, avec l’aspiration au repos des autres! De récentes plaintes ont amené les Communes de Crans-Montana à prendre quelques mesures, dont l’engagement d’une société privée pour améliorer le bien-être en station.
Un panel de différents fêtards
L’afflux de touristes n’est de loin pas le seul facteur de nuisances: il est utile de souligner en préambule que nous vivons dans une station particulière, Crans-Montana est une cité très hétéroclite en matière de clientèle nocturne. Il y a les étudiants de l’Ecole des Roches, les travailleurs saisonniers, les jeunes qui montent de la plaine, les vacanciers, les locaux, etc. Chacun vit sa soirée d’une façon différente et, aux rires bon enfant et relativement discret du vacancier, s’ajoute souvent le défoulement de fin de semaine des autres.
Seconde remarque dont il faut tenir compte: Noël est synonyme de vacances pour tous, les écoles et passablement d’entreprises sont en congé, et donc certains se défoulent autrement qu’en fiesta du week-end, d’autres sont rentrés dans leur contrée natale. Ainsi, les vacances de fin d’année qui se sont récemment achevées pour de nombreux touristes, ont été une période relativement calme pour la police, selon Ivo Gerosa.
Quinze sorties par jour, en moyenne
Relativement calme ne veut pas dire inactivité pour les agents de la Police municipale de Crans-Montana qui ont effectué une moyenne de quinze sorties commandées par jour. Sur ce nombre, les interventions liées aux nuisances ne sont pas si nombreuses. Ivo Gerosa précise tout de même que, durant la période allant de Noël au 2 janvier, la cellule de dégrisement a été occupée toutes les nuits par des pensionnaires «fatigués» ou un peu trop exubérants.
Quatre agents de sécurité supplémentaires
pour plus de surveillance

Le Comité directeur de l’ACCM et les communes doivent traiter les plaintes concernant le bruit et les nuisances. Pour tenter de diminuer ce problème persistant, les présidents de nos municipalités ont décidé de faire appel à une société privée, pour épauler les agents de police. Ainsi, depuis le 24 décembre et jusqu’à Pâques, deux patrouilles de deux agents de la société Guardia-Sécurité effectuent des rondes tant à Montana qu’à Crans. Dans le cadre très strict du concordat sur les entreprises de sécurité, ces deux patrouilles sont présentes dans nos rues certains jours bien définis afin de renforcer le dispositif nocturne. Explication d’Ivo Gerosa:
«Ces agents apportent une sécurité supplémentaire pour notre personnel en uniforme. En cas de problème rencontré, nos agents ont une aide immédiate à disposition et cela est intéressant.»
Leur rôle consiste à surveiller et garder les biens mobiliers ou immobiliers et protéger les personnes. Sur demande explicite des Communes ils peuvent également être appelés à contrôler le stationnement et réguler le trafic. Non habilités à établir des contrôles ou interpeller, ils apportent un soutien et une présence importants aux agents sur le terrain.
Les locaux sont plus sensibles
Il faut tout de même ajouter que l’effet sur les nuisances constatées et les plaintes déposées est faible. Des plaintes liées qui, aux dire du commandants de la Police municpiale, ne sont pas en augmentation. Par contre, Ivo Gerosa reconnaît clairement la difficulté liée au bruit en station:
«L’effet de la pause cigarette obligatoire à l’extérieur des établissement apporte certainement son lot au problème du bruit. »
Ce bruit qui touche beaucoup plus les habitants locaux et propriétaires que les touristes.
Est-ce les vacanciers qui sont moins prompts à se plaindre, ou est-ce le cumul des saisons vécues par les résidents permanents qui pèse lourd?
Toujours est-il que la grande majorité des personnes qui sont suffisamment dérangées par les nuisances au point d’appeler les autorités à intervenir sont indigènes.
Mais comment être efficaces contre le bruit?

«Je ne connais aucune solution miracle, déménager le bruit ou les personnes sensibles semble fonctionner en théorie, mais ce n’est pas une solution immédiate. Par contre, une présence policière beaucoup plus importante et régulière serait certainement efficace.»
Les effectifs ne suivent pas!
Pour un poste et une station de cette envergure, un travail de qualité demanderait un groupe de 18 agents policiers avec certificat ou brevet au minimum.
L’effectif actuel de la police de Crans-Montana compte 12 agents de police, 1 assistant de police, 1 auxiliaire de police et 2 contractuels pour amender les véhicules en infraction et surveiller la station en journée. Pour le service de nuit, la police peut compter sur  11 agents formés (1 est actuellement en formation à l’Académie de Police jusqu’à fin mars 2011 et 1 policier est accidenté et absent pour plus 5 mois).
Quel effectif et quelles tâches?
Il manque donc à Crans-Montana 6 agents pour une police totalement efficace. A titre de comparaison, la police communale de Bagnes (Verbier) compte plus d’une vingtaine d’agents pour une population résidente inférieure à la moitié de celles de nos communes. En haute saison, Crans-Montana affiche également une population plus importante: on parle de 30'000 personnes à Verbier pour 45 à 50'000 personnes à Crans-Montana.
Le manque d’effectif préoccupe Ivo Gerosa, car la réalité du terrain montre relativement souvent que la limite est proche.
"Lorsqu’une intervention est en cours, la réserve est faible et la deuxième intervention pourrait parfois devenir problématique."
Il y a toutefois du sang neuf dans la police de notre station puisque deux auxiliaires préposés uniquement au stationnement et à la circulation ont été engagés à 80%. Il s’agit de Séverine Prudent et de Christian Buclin. A noter que les agents de la société Sécuritas qui avaient été engagés à cet effet l’an passé ne sont plus actifs cette année. Deux aspirants de police ont été engagés également, Alain Boschung et Bruno Costa, tous deux disponibles sur le terrain à la fin de leur école, c’est à dire dès avril 2012.
Nouvel an: soirée tranquille mais planifiée
La Saint-Sylvestre est habituellement considérée comme une soirée à risque pour la police. Cet hiver, la centrale 144 et les autorités locales avaient mis sur pied une permanence en station, pour prendre en charge tout souci lié à l’état d’ébriété avancée de certains fêtards. Cette structure a parfaitement rempli son office (d’autant plus que la soirée fut très tranquille) et offre une sécurité supplémentaire. Elle sera très certainement reconduite l’an prochain.
Un conseil?
A titre personnel, on sait que le commandant Gerosa est père de deux jeunes filles aujourd’hui adultes. Est-il confiant lorsqu’elles participent à la vie nocturne de Crans-Montana? Est-ce qu’il leur donne des consignes ou conseils particuliers? Le commandant répond franchement:
«La station de Crans-Montana est vraiment sûre et nous sommes encore privilégiés par rapport à la plaine ou aux villes.»

L’agression à l’arme blanche dont les médias se sont faits écho il y a quelques jours ne change pas le sentiment général, et Ivo Gerosa ne se dit pas préoccupé lorsque ses enfants sont de sortie.
«Par contre, je leur ai tout de même conseillé de ne pas rester sur le lieu d’une altercation et de s’en éloigner rapidement, si cela devait vraiment arriver.»

Concernant ce fait divers du 5 février dernier dans la rue du Prado, le commandant précise encore que les caméras vidéo ont une nouvelle fois prouvé leur efficacité, puisque l’arrestation des auteurs a été réalisée grâce aux images enregistrées. Si on ne peut tout éviter grâce à ces appareils, l’effet dissuasif est important et, quand malheureusement une infraction est commise, les fautifs sont plus souvent et plus rapidement identifiés et attrapés. Dans ce cas précis, moins de quatre heures ont suffi pour l’identification des auteurs des faits.

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