L’enfant de Bohême » s’invite à Saint-Brice

Le 21 et 22 Janvier Théâtre Sylvia Montfort à Saint Brice

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C’est incontestablement un projet ambitieux. Mais quel magnifique projet !

Carmen, le très célèbre opéra de Georges Bizet sera présenté au théâtre Silvia Monfort les 21 et 22 janvier. L’occasion pour les néophytes de voir un opéra près de chez eux, dans une belle salle, à un prix défiant toute concurrence…

Quelle belle idée ! Vous convier, chez vous, à voir un opéra, un vrai, mis en scène par Jonathan Kerr, récompensé en 2005 du Molière Inattendu et du prix de la meilleure création au festival de Béziers pour Camille C, qui retraçait la vie de Camille Claudel.

Un habile mélange d’amateurs et de professionnels
L’opéra de Carmen, c’est d’abord un travail d’équipe puisque créer un tel spectacle n’a été possible que grâce au partenariat mis en place entre les villes de Deuil-la-Barre, de Saint-Brice, de Groslay, de l’Association des Parents d’Elèves du Conservatoire de Saint- Brice (APEC) et de l’Association des Amis de l’Ecole de Musique de Deuil-la-Barre, qui produit et coordonne le spectacle.

Ajoutez à cela que c’est aussi un habile mélange de professionnels et d’extraordinaires amateurs et vous serez séduit :
le spectacle réunira en effet plus de 70 choristes dont un choeur d’enfants, 8 musiciens issus des deux villes ainsi que 10 danseurs et 7 chanteurs solistes professionnels. Dans les coulisses, des professionnels, encore :

costumier, décorateur, accessoiriste, éclairagiste, régisseur plateau.
Tous donneront le meilleur d’eux-mêmes pour vous faire vivre un moment inoubliable.

Renseignements au 01 39 33 01 81

Questions a Jonathan Kerr, metteur en scene
« J’aime les personnages aux destins d’exception »

Avec un parcours comme le vôtre*, il est étonnant de voir votre nom associé à ce type de projet. Qu’est ce qui vous a convaincu ?
« Le challenge de faire travailler un choeur amateur avec des chanteurs professionnels et des moyens réduits certes, mais de pouvoir tout de même, m’entourer d’un décorateur, d’un chorégraphe, d’un créateur de lumière, avec qui, évidement, j’ai l’habitude de travailler. Je suis rompu à l’exercice du théâtre musical, et justement, pour moi, Carmen a cette structure dramatique. C’est vers cette dynamique que je vais orienter mon travail. »
Vous avez déjà travaillé sur un personnage féminin très fort, Camille Claudel. Vous travaillez actuellement sur Carmen. C’est un hasard ou vous aimez les personnages féminins aux destins tragiques ?
« Oui. Il y a quelque chose de jusqu’au boutiste dans ces deux personnages. Une obsession de la mort que je partage et en même temps une soif de vie démesurée. »
Carmen est un des opéras les plus joués au monde. Qu’est ce que le vôtre aura de différent ?
« Jerzy Grotowski (metteur en scène et directeur de théâtre polonais naturalisé français, ndlr) prônait un théâtre simple et sans artifice. Nous allons tenter de faire vivre, avec les moyens qui sont les nôtres, notre Carmen en allant directement au sujet qui nous occupe tous, je crois : maintenir le désir, dans un monde qui va mal. Carmen, à mes yeux, exprime bien ça. »
Camille Claudel, Carmen… D’autres personnages de cette trempe vous inspirent ?
« Je suis fasciné par les personnages aux destins d’exception. À partir du mois de mars, et jusque fin avril, je jouerai au vingtième Théâtre le rôle du capitaine Achab, dans une adaptation du livre d’Herman Melville, Moby Dick. Encoreun personnage très fort, hanté par ce qu’il a vécu. Décidément, c’est vrai, je n’aime pas les personnages tièdes ! »

* En janvier 2005, Jonathan Kerr crée Camille C, au théâtre de l’oeuvre et est récompensé du Molière Inattendu 2005, du prix de la meilleure création au festival de Béziers (Les Musicals) et du prix Claude Michel Schonberg de la meilleure chanson.