Etat chronique de poésie 1107

Publié le 16 janvier 2011 par Xavierlaine081

1107 

Douce neige déposée sur les épaules de l’aube. 

Nuit voilée laisse au matin trace de son manteau. 

Toi tu restes enfouie sous les couvertures. 

La couette au bord des yeux, tu jettes un œil au dehors. 

Plonges illico dans les profondeurs abyssales 

Où Morphée te prends langoureusement entre deux bras d’acier. 

Il ne te lâcherait plus : 

Sa bouche avide se saisit de tes lèvres, 

Son corps de volupté t’enveloppe, 

Tes seins aux courbes magnifiques l’emportent, 

Dans la cambrure de tes reins il happe une parcelle de soupir. 

Ici commence l’hiver. 

Le voilà qui s’invite bien avant que l’heure sonne. 

Son réveil sonne le glas des plus fragilisés. 

Ils sont là, porcelaines tremblantes, 

Sur l’étagère, au bord du monde. 

Dans le fracas de sa chute, 

C’est encore eux qu’elle écrase. 

Les autres ont trouvé issue à leurs invraisemblables fortunes. 

Leurs coffres attendront le dégel, 

Pour se blanchir sous d’autres cieux, plus cléments. 

Tu savoures les plaisirs de Morphée. 

Tes rêves suivent le grain de sa peau. 

Tes lèvres boivent à son intarissable source. 

Pour une heure, peut-être deux, 

Te voilà sur les flots, 

Toutes voiles dehors, 

Oubliant les ports et leurs cohues, 

Les bordels du rivage, et ceux qui les soutiennent. 

Pour un instant toute violence est oubliée.

Tu sais que ce moment seul est l’objet de ta route. 

C’est un cri que tu lances, sans que nul ne l’entende plus. 

Tu écris en lettres hésitantes sur le trottoir givré. 

Manosque, 17 décembre 2010

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