Nul n'ignore maintenant qu'en cette année 2011, on célèbre le bicentenaire de la naissance de Franz Liszt. Aussi de nombreuses interprétations de ses oeuvres ont-elles lieu partout. Une attire particulièrement l'attention, c'est celle qui à l'Opéra-Théâtre d'Avignon a permis d'entendre le 15 janvier La légende de Sainte-Elisabeth, Die Legende von der heiligen Elisabeth. C'était donc un événement auquel le public a été particulièrement sensible.
Le château de la Wartburg à Eisenach, photo de Thomas Doerfer, 21 mars 2004 Composée entre 1858 et 1862, La légende de Sainte-Elisabeth est écrite sur un livret de l'Allemand Otto Roquette, datant de 1858, et était dédiée à Louis II de Bavière. Elle comporte deux parties et six tableaux. Cette œuvre religieuse la plus ambitieuse de Liszt, a été créée en langue hongroise le 15 août 1865 à Pest pour la célébration du 25e anniversaire du conservatoire de la ville, elle était dirigée par le compositeur. Il la reprit en langue allemande le 28 août 1867 au château de la Wartburg pour hutième centenaire de sa fondation. Elle s'inspire de six fresques réalisées au château de la Wartburg par Moritz von Schwind de 1854 à 1855, c'est là que vécut la sainte de 1211 à 1228. Le peintre autrichien y représente la vie de la sainte patronne de la Hongrie dont la fête le 17 novembre rappelle le jour de sa mort, le 17 novembre 1231. Elle fut canonisée en 1235 et très vite ses reliques attirèrent de nombreux pélerins à Marbourg. Erzsébet, appelée aussi sainte Élisabeth de Thuringe, était née en 1207à Presbourg, aujourd'hui Bratislava, capitale de la Slovaquie. Fille d'André II de Hongrie et de Gertrude d'Andechs-Meran, assassinée en 1213, elle fut mariée à 14 ans au landgrave Louis IV de Thuringe. Après son veuvage, chassée par sa belle-famille, elle consacra son existence aux pauvres suivant en cela les préceptes de saint François d'Assise, patron de Liszt. On connaît les inclinations religieuses de Liszt qui écrivait en 1856 «J'ai pris sérieusement position comme compositeur religieux et catholique», ceci en dépit diront certains, d'une vie personnelle assez orageuse... S'y mêlent aussi quelques idées patriotiques à cette époque où de nombreux pays de la région aspiraient à une reconnaissance de leur identité.
Par ailleurs, pour les wagnériens, les lieux où se déroule l'action, leur rappelleront Tannhäuser und der Sängerkrieg auf Wartburg, et le tournoi de chant de la Wartburg.
L'exécution de l'oeuvre était précédée à 18h d'une conférence très documentée du musicologue Frank Langlois.
La distribution était brillante avec notamment Christina Dietsch en Elisabeth, Nora Gubisch en Comtesse Sophie et Marc Barrard en Ludwig. L'orchestre lyrique de Région Avignon-Provence, le choeur de l'Opéra Théâtre d'Avignon et le choeur régional Provence Alpes Côte d'Azur, étaient placés sous la direction du chef Alain Altinoglu. Autres articles avec des tags similaires
La Halle aux Grains, salle de concert à Toulouse, photo de BastienM le 18 mars 2008 Ivan Fischer et le Budapest Festival Orchestra sont des habitués de la Halle aux Grains.Cette magnifique salle de concert à Toulouse, a tout d'abord été vers la fin du XIXe, un marché couvert aux céréales, puis un Palais des Sports dans les années 1950, avant de devenir finalement résidence de l'Orchestre du Capitole de Toulouse avec Michel Plasson. La phalange hongroise et son chef s'y sont retrouvés pour deux concerts les 13 et 14 janvier à 20 heures dans le cadre des saisons classiques de l'association Les Grands Interprètes. Des compositeurs d'Europe centrale et même de plus à l'est y étaient à l'honneur. C'est ainsi que le 13, on a pu entendre Tango, Scherzo à la russe, le Concerto pour orchestre de Stravinski et la Symphonie n°92, en sol majeur, “Oxford” de Haydn. Le 14, étaient au programme les Danses populaires roumaines et Danse roumaine BB 61de Bartók, le Concerto n°1 pour piano et orchestre, en mi bémol majeur de Liszt qu'interprétera le pianiste Stephen Hough, et en apothéose l'orchestre Le Sacre du Printemps de Stravinski.
La Halle aux Grains, salle de concert à Toulouse, photo de BastienM le 18 mars 2008
La musique hongroise sera encore à l'honneur en ce mois de janvier, le dimanche 23 à 15h, à la salle Cortot de l'Ecole Normale de Musique, dans le 17e arrondissement de Paris, célèbre salle "Art déco" de 400 places due à l'architecte Auguste Perret et réputée pour son acoustique. Dans le cadre de la 14e saison Autour du piano. On y entendra Adagio pour violon et piano de Zoltán Kodály, le Quatuor à cordes N° 2 de Sándor Veress et le Quintette avec piano Opus 1 d'Ernő Dohnányi. Si Kodály et Dohnány sont bien connus, il n'en est pas tout à fait de même pour Sándor Veress. Cependant pour nos lecteurs il n'est pas complètement inconnu puisqu'en septembre 2009, nous leur avions parlé du concert qui avait été donné le 9 de ce mois, en l'église saint-Louis du vieux Toulon et au cours duquel l'assistance avait eu le privilège de découvrir les deux quatuors de ce compositeur né le 1er février 1907 à Kolozsvár en Transylvanie, l'actuelle Cluj roumaine. Béla Bartók lui enseigna le piano et Zoltán Kodály la composition à l'Académie Franz Liszt de Budapest. Dans la même institution, lui-même eut plus tard György Ligeti et György Kurtág comme élèves. Puis, il quitte son pays et s'installe en Suisse où il enseigne à l'Université puis au Conservatoire de Berne. Activité qu'il poursuit dans les années 1960 aux États-Unis. Il meurt le 4 mars 1992 à Berne. Veress a composé notamment plusieurs quatuors à cordes, des symphonies, des sonates pour violon et piano et pour violoncelle. On retrouvera salle Cortot la violoniste Agnès Pyka qui a fait une partie de ses études à l'Académie de Budapest où elle a obtenu le premier prix de violon et le premier prix de musique de chambre. Par la suite, elle a découvert la musique de Veress au Festival de la Roque-d'Anthéron près d'Aix-en-Provence et a souhaité faire connaître ses deux quatuors et les enregistrer avec l'ensemble Des Equilibres qu'elle a fondé en 2006 et qui comprend Isabelle Oehmichen au piano, Agnès Pyka et Cécile Gouiran au violon, Magali Demesse à l'alto et Yannick Callier au violoncelle. Ce second concerto, composé en 1936-37, a été créé à Paris cette année-là, il mêle néo-classicisme et musique populaire. Sandor Veress était alors assistant de Bartok et s'intéressait à l'ethnomusicologie.
Cymbalom hongrois, Sakimura Pour célébrer leur vingt-cinq ans d'existence, les 100 Violons tziganes ont effectué en 2010 une tournée mondiale qui les a menés jusqu'en Corée. En ce début d'année, ils se consacrent à l'Europe occidentale. Le samedi 15 janvier à 20 h, ils sont au Palais des Congrès du Futuroscope de Poitiers où ils feront entendre des oeuvres de leurs compositeurs habituels, Johannes Brahms, Zoltán Kodály, Pablo De Sarasate, Frantz Liszt, Johann Strauss, Gioacchino Rossini, Piotr Tchaïkovski, notamment. Le dimanche 16 janvier à 15 h 30, le Lions Club de la Baule organise avec eux un concert exceptionnel au Palais des Congrès Atlantia de la cité balnéaire de Loire-Atlantique. Cet ensemble qui se compose de 60 violons, 9 altos, 6 violoncelles, 10 contrebasses, 9 clarinettes et 6 cymbalums, a été créé après les obsèques de l'emblématique soliste et chef tzigane Sándor JárókaSandor Jaroka "Primas".
Chez Hungaroton, le Concerto pour violon de Bartók paraît dans une version exceptionnelle avec Barnabás Kelemen accompagné par l'Orchestre Philharmonique National de Hongrie dirigé par Zoltán Kocsis. Le jeune violoniste, né en 1978, a commencé à étudier le viomon à six ans et à onze, il était admis à l'Académie Franz Liszt dans la classe d'Eszter Perényi, il en sera diplômé en 2001. Il a suivi les master classes de musiciens tels que Isaac Stern ou György Kurtag entre autres. Il a été lauréat de plusieurs prix et enseigne à l'Académie depuis 2005. En 2006, il a été fait chevalier dans l'Ordre du Mérite de la République de Hongrie. Ce concerto, Allegro non troppo, Andante tranquillo et Allegro molto, était dédié à Zoltán Székely par son ami Bartók. Il fut créé par ce violoniste le 23 mars 1939 avec l'orchestre du Concertgebouw d'Amsterdam, sous la direction de son chef mythique Willem Mengelberg.
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Colette Dehalle, le 16/01/2011