Magazine Culture
MARIE CLAIRE
Êtes-vous Facebook addict ?
Janvier 2008 (non paru*)
C'est le carton Internet de l'hiver. Pour copiner, flirter ou juste passer le temps, 700.000 Français sont déjà accros au réseau so friendly. Et vous ?
Avant, quand on faisait des rencontres, on demandait à l’autre son numéro de téléphone. Maintenant, on lui demande s’il est sur Facebook. Ce web phénomène, créé par un étudiant d'Harvard et désormais ouvert à tous, a conquis les internautes du monde entier (plus de 50 millions de membres, ce qui devrait tripler d’ici deux ans). Parmi la pléthore de sites communautaires (Viadeo, MySpace, Linkedin, Virb ...), celui-ci est sans conteste le plus drôle, le plus facile et le plus addictif de tous. N'importe quelle sous-douée de l'informatique peut y créer son « profil » en quelques minutes, et trouver sans problème ceux de ses copains, collègues ou anciens élèves. L'intérêt ? Réunir en une page les avantages du mail et d'MSN Messenger (pour les messages privés), des forums (messages publics), des sites de partage photos, de "Copains d'avant" (pour retrouver ses amis de l'école) et des sites communautaires professionnels. Le tout avec une mise en page impeccable et une ambiance potache. Difficile de ne pas succomber.
MAIS A QUOI CA SERT ?
Sur Facebook, vous pouvez comparer vos goûts cinématographiques avec vos amis, leur indiquer vos lectures ou vos voyages, partager des photos et des vidéos, envoyer des kiss virtuels, indiquer votre état actuel (« je dors », « je travaille », « j’ai envie d’un massage » …), jouer à pierre-feuille-ciseau, joindre des groupes loufoques ("Halte au jean slim", "Le champagne est un légume") ou intéressants ("Fondation Nicolas Hulot", organisations de soirées), voire soutenir une cause ("Save Darfur"). Le succès du site, c'est aussi la page générale des informations, dite "Feed", qui permet de se tenir au courant de tout ce que font vos « friends » : Aurélia a ajouté Clémence à son réseau, François a rejoint tel groupe, Julien est désormais célibataire, Jérôme est au boulot ... Espionnage ? Pas vraiment : chacun choisit ce qu'il souhaite indiquer ou non. En tous cas, on devient vite accro à cette sorte de forum personnalisé qui permet de se sentir moins seul derrière son écran.
QUI EST ACCRO ?
Plus de gens qu’on ne le croit, et c'est ça qui est drôle. A peine inscrite, vous êtes bombardée d'invitations à être "friend" avec vingt copains de lycée, la moitié de votre boîte, la plupart des mecs embrassés depuis votre adolescence, des personnages improbables (Bob l'Eponge), des people authentiques ou imposteurs (Bob Sinclar, Harry Roselmack) et même de vrais politiques qui y battent la campagne (Delanoë, DSK, Hillary Clinton). Et tout ce petit univers s’agite en direct sous vos yeux. Être sur Facebook, c'est un peu assister à la plus énorme soirée du monde, sept jours sur sept, 24h sur 24. Bien sûr, sa récente ouverture à la publicité fait peur. Mais l’intrusion des marques dans cette énorme fiesta freinera-t-elle vraiment l’expansion du réseau ? Pas sûr ...
ENCADRÉ : PÉTAGE DE PLOMBS COLLECTIF
Sélection de sites parodiques absurdes, drôles ou méchants nés du phénomène réseaux.
- Les anti-Facebook : Hatebook permet de créer le réseau des personnes qu'on déteste. Dans le même genre, Snubster vous permet de lister ceux que vous ne pouvez plus supporter. www.hatebook.org, http://snubster.com
- Les réseaux d'asociaux : Isolatr fournit tous les moyens technologiques pour “vous aider à ne pas trouver d’autres personnes", et NoSo ("No Social") donne carrément dans l'absurde pur en proposant de se retrouver quelque part sans se rencontrer ni se parler. http://isolatr.com, http://nosoproject.com
- Le réseau du CV sexy : Sexual Relationship Database est une base de donnéees reliant les personnes qui ont couché ensemble. Vu la nouveauté du site, on trouve pour l'instant surtout des stars, mais qui sait ? Il pourrait rapidement s'étendre aux lambdas ... www.sexualrelationshipdatabase.com
* Cet article devait paraître mi décembre, mais a été décalé plusieurs fois pour cause de problèmes de pagination. Nous avons finalement choisi de ne pas le publier plutôt que de passer pour des gros ringards qui décryptent un phénomène d'actu un poil trop tard :-)