Vous allez me dire, rien de bien passionnant , sauf que pour le consultant que je suis, c'est une vraie leçon de management et de communication entre un Boss,un vrai, qui ne fait pas valoir ses galons... et une jeune et brillante, future dirigeante, qui croit déjà tout savoir !!!
La leçon va être magistrale...
L'histoire ...
Au Centre hospitalier universitaire (CHU) de la ville imaginaire de Tourmens - théâtre de tous les romans de Winckler -, Franz Karma, médecin rebelle, à qui sa réputation de séducteur vaut le surnom de « Barbe-Bleue », dirige l’unité 77, un microcosme presque utopique dont l’équipe accueille et écoute les femmes, leur prescrit des contraceptifs et pratique des avortements.
Il reçoit des patientes de tous horizons : celles dont on ne veut pas ailleurs - les sans domicile fixe, les femmes du voyage, les femmes voilées -, mais aussi les épouses de notables qui préfèrent ne pas courir le risque que ce qu’elles auront confié à leur gynécologue de ville revienne aux oreilles de leur mari.
Le roman s’ouvre sur l’arrivée au sein de l’unité 77 de Jean Atwood, jeune médecin brillant, major de sa promotion, qui se destine à la chirurgie gynécologique, mais que, à sa grande fureur, on oblige à venir terminer sa formation dans le service du docteur Karma.
Atwood n’a aucune envie de passer six mois à « écouter des histoires de bonnes femmes » en tenant la main des patientes, et trouve écœurantes la bienveillance mielleuse de « Barbe-Bleue », sa certitude d’avoir tout compris, la guerre ouverte qu’il mène contre la quasi-totalité de ses confrères.
Karma, en effet, se fout des rapports de confraternité :
« La loyauté d’un soignant, affirme-t-il, va d’abord à ses patients, ensuite seulement à ses confrères. »
On partage l’extraordinaire soulagement et l’euphorie qui s’emparent du jeune médecin au fur et à mesure que ses défenses tombent, et que se révèlent les immenses gratifications offertes par ce rapport nouveau à son métier et aux patientes.
Le Chœur des femmes montre à quel point, en matière de contraception et d’avortement, le comportement de bien des médecins reste dicté par des réflexes moralisateurs, voire répressifs, dont Jean Atwood, au début, fournit un assez bon échantillon.
C’est cette posture défensive, ce maintien d’une barrière infranchissable entre médecin et patient, que Winckler et ses personnages dynamitent tranquillement.
Le premier aime à citer ce mot plein de sagesse : « La seule différence entre Dieu et un médecin, c’est que Dieu ne se prend pas pour un médecin. » Karma, lui, va répétant que « soigner, ce n’est pas jouer au docteur ».
Et l’exergue de l’un des chapitres du Chœur des femmes affirme avec malice : « Le soignant, c’est celui à qui le patient prend la main. »
On sort de ce livre avec une vraie "pêche", et l’espoir que ce livre saura réveiller des vocations, et donner envie à de jeunes médecins d'avoir une écoute réellement Empathique (sans aucun jugement) avec leurs patients...
Allez au plaisir de vous lire ...