Il fut des temps glorieux où le nanar était reconnaissable entre mille, ersatz de vrai film gonflé à la prétention, les moyens du bord et la bonne humeur. Oui mais, les temps modernes sont passés par là, et à l’heure de la vidéo nous voyons surgir de plus en plus des films aux moyens et ambitions limités, masquant leur absence totale de scénario par un casting de simili-stars.
L’acteur pris au piège ici, ce sera donc Robert Carlyle. Non pas que l’acteur de Trainspotting ou Full Monty ait eu une carrière exemplaire jusqu’ici, mais on avait l’habitude de le retrouver dans des films de bonne qualité (oui, y compris 28 Semaines Plus Tard… Ah, Vorace!). Le voici ici débarqué comme prêtre alcoolique, joueur malgré lui d’un jeu grandeur réelle qui se déroule dans sa ville. Synopsis : tous les 7 ans, les meilleurs assassins du monde se retrouvent dans une ville pour s’entretuer, sorte de Jeux Olympiques du tueur psychopathe, tous marqués d’une balise GPS et d’armes en tous genres. Au-delà de l’inconsistance d’une telle idée (mais va t-on réellement analyser la base du film? Non), voilà une bien belle idée pour réunir une demi douzaine d’acteurs venus de tous bords, que ce soit la série (Somerhalder) ou les films du même calibre (Hu, Rhames..). Une flopée de comédiens pas forcément honteuse, mais qui se retrouve ici dans un blougiboulga artistique assez infâme, ne jurant que par les effets de style.
Et dans le genre, on aura vu mieux. On aura vu moins bien aussi. Pour faire court, si l’idée de base peut ressembler au film Smokin’ Aces (Mise à Prix – où une troupe d’assassins s’entretuaient en pourchassant la même cible), la qualité de The Tournament tournera plus autour de la suite… Smokin’ Aces 2 donc. Avec assez de moyens pour rendre l’ensemble vraisemblable, le réalisateur signe ici son premier vrai long, sans avoir eu le temps de comprendre qu’il se noyait dans du direct-to-dvd sans odeur ni visuel à la hauteur, se contentant d’aligner les mises à morts. Alors oui, c’est drôle pendant trois secondes, mais ça n’offre pas toute l’intelligence d’un vrai film. Mais pour cela, il faudrait un vrai scénario. Et pas un patchwork d’idées ou de style (tiens, un yamakasi…) sans réel logique ni mise en scène. Bref, c’est du décongelé à la va-vite où surnage quelques morceaux d’acteurs, que l’ont retrouvera sans doute avec plus de plaisir ailleurs.