
Totalement reformés et toujours soutenus par la prestigieuse maison Stax, The Bar-Kays entreprennent alors de se consacrer à une musique qu'ils veulent désormais plus funky, ou pour ainsi dire dans l'air du temps (nous sommes en 1968), tout en continuant de travailler à certaines collaborations prestigieuses comme ce fut la cas avec Isaac Hayes, William Bell ou The Emotions. Finalement, c'est en partie grâce à l'arrivée du chanteur Larry Dodson que le groupe s'impose petit à petit auprès du grand public. Il distille une énergie et une extravagance incontestables qui ne sont pas sans rappeler l'univers de groupes comme Funkadelic, Sly & The Family Stone ou Mandrill. L'ambiance est aux paillettes, aux perruques et autres fringues colorées.
L'album "Money Talks" dont il est question aujourd'hui est un exemple très parlant de l'atmosphère festive et dansante qui régnait à cette époque (sociologie mise à part). Beaucoup d'expressivité, un groove omniprésent et jouissif, une ostentation voulue à exhiber le clinquant et l'argent, mais surtout une créativité enrichissante et sans limite qui posa les bases rythmiques de ce qu'il nous est donné d'entendre aujourd'hui en matière de musique.
Ce disque s'inscrit donc idéalement dans la lignée de certains de ces prédécesseurs tels que cités plus haut et comblera les aficionados du bon gros son bien rond et chaud. Des cuivres sur tous les arrangements, des voix scandant des gimmicks imparables pour les secousses corporelles incontrôlées, il est sûr que vos sens ne resteront pas en sommeil à l'écoute d'un tel disque.
