Voila que la France ajoute la goujaterie à la bêtise. Après avoir proposé à Ben Ali les services de notre police voilà que on refuse de le recevoir. Et pourquoi? Officiellement, pour ne pas choquer la communauté tunisienne en France? L'argument est pitoyable. Non seulement, on ne s'est pas préoccupé une seconde de son opinion lorsqu'on a proposé l'aide de nos aimables CRS au gouvernement tunisien, mais on donne le sentiment d'avoir peur de ses réactions. Comme si les Tunisiens installés de ce coté-ci de la Méditerranée avaient l'intention de mettre la France à feu et à sang. C'est nous prendre et les prendre pour des imbéciles. C'est, plus encore, envoyer un drôle de signal à tous ces dictateurs que nous soutenons depuis des années. S'ils l'ignoraient, ils savent aujourd'hui ce que vaut notre soutien : celui de la corde au pendu.
Il était facile d'expliquer que l'on recevait Ben Ali pour le sortir du jeu et aider les Tunisiens à résoudre ensemble leurs problèmes de manière démocratique. Cela nous aurait évité le ridicule et envoyé un message simple à tous les dictateurs : si votre peuple se rebelle, inutile de vous accrocher à votre poste, d'envoyer vos mercenaires tirer dans la foule, vous pourrez toujours trouver un refuge.
La morale de tout cela : notre diplomatie est en lambeaux. Kouchner s'est révélé une catastrophe et Alliot-Marie que l'on croyait plus astucieuse est partie pour faire pire.