Jeune diplômé de l’école d’horlogerie de Nice, Daniel Roth a quitté ses horizons ensoleillés du sud de la France pour s’installer dans la Vallée de Joux, en Suisse, où un froid glacial règne pendant plusieurs mois de l’année. Déjà à cette époque, le jeune Roth savait qu’il désirait obtenir de l’horlogerie des apports plus riches que ce qu’il pouvait trouver dans un contexte de plages radieuses et, bien que la Vallée de Joux ait été sous l’emprise du froid, c’était également l’épicentre de la haute horlogerie.
À titre d’illustration de son extrême confiance, il suffit d’indiquer que Roth, après avoir appris les techniques traditionnelles de la fabrication horlogère chez Audemars Piguet et alors qu’il n’avait pas encore 30 ans, postula précocement au poste de maître horloger chez Breguet. C’était en 1970, et les frères Chaumet avaient repris la Manufacture Breguet dont les activités étaient à l’époque virtuellement en sommeil, en ayant l’intention de raviver la marque et de lui faire retrouver sa gloire d’antan. Ils estimèrent que Roth possédait le talent et la volonté requis pour accomplir cette tâche monumentale et lui offrirent donc le poste.
En 1989, il s’embarqua dans une autre aventure qui prouva à nouveau qu’il était à la fois un pionnier et une inspiration pour d’autres : il lança sa propre marque. Après avoir consacré plus de dix ans à fabriquer des Complications intéressantes et innovantes, habillées par son boîtier d’une forme désormais iconique, Roth quitta la société lorsqu’elle fut rachetée, puis, après avoir passé sa vie à partager son expertise artisanale traditionnelle avec des marques qui s’inscrivaient dans un contexte plus large, il retourna à ses racines et entreprit de fabriquer des montres à la main. La tradition avait désormais renoué avec son passé.