Tout d’un coup, le désir bizarre de l’UE de vendre des armes à la Chine semble avoir du sens. Les Chinois sont entrés dans la mêlée pour acheter de la dette portugaise, en dépensant €1,1 milliards en achats directs de bons du trésor, et peut-être plus en transactions secondaires.
Les eurocrates en sont pris de vertige, tant ils sont soulagés. Herman Van Rompuy salue la transaction en disant que la Chine « a confiance en l’économie de la zone euro ». Et l’euro s’est dument raffermi un peu.
Et pourtant, les choses pourraient bien ne pas être si simples. Zero Hedge publie un fascinant rapport selon lequel la Chine est en fait en train d’échanger les euros qu’elle détient pour des dollars. Si tel est le cas, son soutien pour l’euro, loin d’être le signe de confiance qu’y voit M.Van Rompuy, est simplement une façon de faire monter un peu le taux de change pour obtenir le meilleur prix possible pour ses avoirs en euros. Pour un investissement de €1,1 milliards, qui est, de toutes façons, garanti par la banque centrale européenne, la Chine a fait monter la valeur à court terme de ses réserves en euros de €11 milliards, juste au moment ou elle prévoit de s’en décharger.
Si Zero Hedge a raison, l’intervention chinoise sur les marchés n’est pas un signe d’optimisme sur l’économie de l’Europe, mais bien son contraire exact : un prélude à une grande vente d’euros.
Il faut leur reconnaitre ça, aux Chinois. En une transaction, ils vont avoir gonflé le contenu de leurs coffres, gardé leur taux de change au niveau qu’ils voulaient et obtenu des bons points politiques en Europe, bons points dont ils pourront faire bon usage sur des questions comme l’embargo sur les ventes d’armes, le système de satellites Galileo et l’isolation de Taiwan. Les aspirants mandarins de Bruxelles se sont fait surclasser par les vrais.
Repris du blog de Daniel Hannan, hébergé par le Telegraph, avec son aimable autorisation.