L’idée de départ est plutôt originale et le ton du récit s’en accommode fort bien. C’est après que ça se gâte, quand le ressort se détend et que Gérald Hustache-Mathieu se creuse les méninges pour relancer la machine.Un scooter en l’occurrence conduit avec une prudence de bonne sœur, sur une route verglacée par notre héros dont la peur redouble à chaque coup de pédale : c’est à l’adolescence que ses parents lui ont enlevé les deux roues à l’arrière de sa bicyclette.
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Malgré tout le voici au cœur d’une intrigue policière peu banale pour un romancier de sa trempe. Dans un village perdu du Jura, Mouthe, le plus froid de France, la présentatrice météo de la TV locale s’est suicidée. Flairant l’arnaque, il part sur les pistes de cette demoiselle de province dont la ressemblance avec une certaine Marilyn Monroe peut effectivement donner bien des idées.
Il y a le physique, mais aussi quelques accointances sur sa vie privée, que révèle une enquête qui n’est pas du goût de tout le monde. A commencer par le commandant de gendarmerie qui ayant conclu au suicide, s’exaspère de voir un fouinard de parisien s’intéresser à une pin-up locale, dont l’heure de gloire fut de participer à une publicité pour un fromage du coin.
Et c’est à ce stade que la machine patine. Le camembert est trop fait, trop coulant, le village trop marqué « France profonde », ses habitants figés à jamais dans leurs coutumes et leurs traditions.
Je pense qu’en posant le décor dans une ville plus conforme aux rêves de l’héroïne (sinon devenir Marilyn, au moins connaître la gloire), on évitait ce genre de dérapage qui fait d’un paisible hameau de campagne une caricature franchouillarde .Et d’un film prometteur (la séance photo dans la station essence est un régal), un ersatz de court-métrage.
L’histoire qui fait du sur-place, se décortique alors, plus qu’elle ne se raconte. C’est mollasson au possible, comme si la température extérieure avait ralenti, un metteur en scène peu inspiré, une fois les fondamentaux installés. Il a su donner vie à son héroïne, pour laquelle Sophie Quinton se surpasse et nous émerveille, sans jamais parodier la belle Norma Jeane Mortenson. Et quand il lui faut devenir Marilyn cela donne une scène assez surprenante,et très réussie (« Happy Birthday Mr President)»
Il a su confier à Jean-Paul Rouve. le costume d’un personnage qu’il endosse sans trop de difficulté semble-t-il. Mais sans zèle ni ardeur , tout engourdi lui aussi par les scènes, ou plutôt les saynètes qui se répètent, à tel point qu’il est évident qu’il cherche comment mettre un point final à tout ce fatras laborieux . La chute (et c’est le cas de le dire) est d’une banalité consternante quand on se remémore les premières minutes du film. Les premières, seulement ….