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Rares sont les adolescentes qui peuvent se vanter de ne pas avoir suivi (même un tout petit peu, comme ça, en passant) les aventures non-palpitantes de Dawson et sa clique. Beaucoup s'en moquent aujourd'hui ou en parlent avec dérision mais le fait est là : quelque chose, un intérêt, une mélange subtile d'ingrédient sériel nous maintenait envers et contre tout devant notre poste de télévision.
Soyons franc, les moqueurs n'ont pas tort. Trop de prise de tête et de sentimentalisme exacerbé pour des adolescents, symptôme du puritanisme américain, fausse indéniablement la construction de la série qui aurait pu être de meilleur acabit. Une niaiserie ambiante qui, accompagnée d'une paradoxale habitude à l' « échangisme sentimental », décrédibilise, ennuie voire même exaspère, à la longue, le spectateur.
Si cet aspect trop irréaliste de la série lui donne, malheureusement, une forme de mollesse et de lenteur qui lui porte préjudice, ne crachons pas vulg(l)airement dans la soupe ou, du moins, pas sans avoir, tout de même, rendu justice à ces braves adolescents qui ont quand même, au-delà de leur aspect banal et gentillet, certains aspects attachants et touchants tout au long des épisodes. Notons, parmi ceux-ci, le côté « kamikaze » de Pacey, la « sagesse » de Jen, l'espièglerie de Joey ou la « rock attitude » d'Audrey qui ont contribués à rendre la série moins tragique et profondément plus attrayante.
Enfin, la série ne fait pas preuve d'inconcevabilité visuelle. La construction est correcte, la bande-son sympathique, le déroulement se fait sans heurt et les acteurs se défendent et c'est déjà pas mal !