Oui, oui, j'ai été voir cette comédie américaine qui pue la grosse prod' et le film d'actions typé images grandioses et scénario creux. Je l'avoue et j'ai même pas honte, m'voyez ?
Ben ouais, d'abord parce qu'on a passé l'âge du j'aime/j'aime pas (les films d'actions/comédies romantiques/thrillers gore) depuis des lustres, qu'on a compris que vivre d'aprioris rime avec « you missed something » (comment ça –ris et –ing, ça ne rime pas ?) et qu'on assume pleinement ses choix et ses goûts (ben non, on a plus peur d'avouer qu'on est fan des Spice Girls ou de Tokyo Hotel !). Mais, en outre – et c'est là que ça devient intéressant ! –, on nous a même inculqué les notions de subjectivité er d'objectivité et l'intérêt de juger un produit sous ses divers aspects et en adéquation à ses prétentions. En bref, le monde ni blanc, ni noir et certainement pas rouge (je sais, vous êtes déçus… Bah, tant pis ! Eux aussi !*)
Dans ce contexte, Red a atteint son objectif. Outre la brochette d'acteurs grandioses qui rend ce film agréable et sympathique à regarder, les répliques sont bonnes, les personnages attachants, les blagounettes arrachent les sourires attendus et le rythme est parfaitement mesuré... Bien sûr, bien sûr, en contrepartie, le nombre de balles tirées correspond probablement au quota annuel de Belgique, les protagonistes sont immanquablement des « superhérosquimeurentjamais » (sans superpouvoirs c'est ça qui fait qu'ils sont encore plus couls !) et le scénario est complètement englouti par le sensationnalisme des images (pour tout vous dire, je ne me souviens même plus de la raison pour laquelle ils sont poursuivis…) et les touches humoristiques ponctuant ce produit cinématographique.
Un film, donc, qui sans induire une once d'activité neuronale, est divertissant (et on ne lui en demandait pas plus !)
* Allez savoir si je parle de Bruce Willis et Morgan Freeman ou des soviets, hein !