Il y a des livres impossibles à résumer, des livres fragmentaires, mais délicieux... C'est le cas des Contes glacés de Jacques Sternberg, un ensemble de courts textes dont certains sont de géniaux concentrés d'absurde. Comme j'aimerais vous faire découvrir ce genre d'oeuvres qui échappent au format de la chronique, j'en posterai régulièrement des extraits, dans la catégorie "Une minute de lecture".
Premier extrait : Contes glacés, Sternberg
Le tapis
" L'enfant avait placé une vaste caisse au milieu de la chambre et, depuis quelques heures déjà, il naviguait ainsi, brassant le vide, dégageant l'horizon enfui dans le mur, le tapis figurant l'océan, la caisse un voilier de fort tonnage.
Vers six heures, comme chaque soir à cette heure, le père rentra du travail.
Il pénétra dans le salon, il eut le temps de désapprouver l'idée de son fils, il atteignit à cet instant le tapis, coula à pic et se noya."