Carglass et cie : ces réparateurs de pare-brise qui font augmenter nos primes d’assurances

Publié le 14 janvier 2011 par 40millionsdautomobilistes

« En plus, avec votre assu­rance bris de glaces, le plus sou­vent chez Car­glass, la répa­ra­tion, ça ne vous coûte rien ».

En ces périodes de soldes, faire la moindre écono­mie et limi­ter les dépenses, voilà des objec­tifs qui parlent aux Fran­çais. Encore plus quand le mes­sage est matra­qué à lon­gueur de jour­née… Pour­tant cette affir­ma­tion cache une réa­lité bien différente !

Les chiffrent parlent d’eux-mêmes : depuis trois ans, les dépenses des assu­reurs pour la seule garan­tie bris de glace aug­mentent chaque année de 15%. Com­ment expli­quer une aug­men­ta­tion si impor­tante dans un inter­valle de temps aussi réduit ? Une bat­te­rie de piverts écume-t-elle la France à la recherche de pare-brise sans défense ? Non. La res­pon­sa­bi­lité en incombe à un autre genre de nui­sibles. Parmi eux, un cer­tain « Oli­vier de chez Carglass ».

Com­ment ce per­son­nage, pour­tant d’apparence si « sym­pa­thique », peut-il être à l’origine d’une hausse de nos primes d’assurances ? Cha­cun de vous connait la réponse. Non ? Si si ! La preuve :

« Vous pen­sez que cet impact est trop petit et que ça ne vaut pas le coup de s’en occu­per. Quand il fait chaud comme aujourd’hui, on met la clim. Et voilà, l’impact n’a pas sup­porté le chan­ge­ment bru­tal de tem­pé­ra­ture. », dit-il.

Par ce slo­gan entê­tant, l’entreprise Car­glass, mais ce n’est pas la seule, uti­lise une tech­nique com­mer­ciale éprou­vée consis­tant à angois­ser l’automobiliste, pour ensuite le convaincre plus faci­le­ment de venir faire répa­rer son pare-brise direc­te­ment dans un centre dans lequel le mes­sage de dra­ma­ti­sa­tion sera repris, enjo­livé et amplifié.

Pour­tant, aucune rai­son de pani­quer en pré­sence d’un impact sur un pare-brise ! De plus, selon les normes du Contrôle tech­nique obli­ga­toire, la répa­ra­tion d’un pare-brise pour des ques­tions de bonne visi­bi­lité n’est néces­saire que s’il com­porte un impact de plus de 3cm ou une accu­mu­la­tion de trois impacts de plus de 1cm. En dehors de ces cas, et mal­gré ce que les répa­ra­teurs essaient de nous faire croire, la voi­ture peut tout à fait conti­nuer à circuler !

Là où ce genre de publi­cité se trans­forme clai­re­ment en tech­nique de mani­pu­la­tion, c’est lorsqu’on essaie de nous faire croire que ces répa­ra­tions ne nous « coutent rien ». Pour bien com­prendre, voici, de manière sim­pli­fiée, com­ment fonc­tionnent les assu­rances en matière de bris de glace :

Le rem­pla­ce­ment d’un pare-brise est une opé­ra­tion coû­teuse, en moyenne 540 euros. La répa­ra­tion d’un impact, lorsqu’elle se jus­ti­fie pour des rai­sons de sécu­rité, repré­sente une dépense beau­coup moins impor­tante, de l’ordre de 20% d’un rem­pla­ce­ment. Pour des rai­sons de bonne ges­tion évidente, les assu­rances ont donc plu­tôt inté­rêt à faire accep­ter au client une répa­ra­tion plu­tôt qu’un rem­pla­ce­ment. Pour encou­ra­ger cette opé­ra­tion, les assu­reurs ont alors sup­primé l’application de la fran­chise et le client n’a plus à la supporter.

Ce méca­nisme a par­fai­te­ment été com­pris et uti­lisé par le lea­der du sec­teur de la répa­ra­tion (« la répa­ra­tion ça ne vous coute rien »), afin de déve­lop­per son acti­vité com­mer­ciale de répa­ra­tion des impacts super­fi­ciels, acti­vité qui s’assimile plus à un lif­ting qu’à une répa­ra­tion. L’assuré ne payant aucune fran­chise, il ira donc bien volon­tiers faire « relif­ter » son pare-brise, pen­sant faire une bonne affaire. Le hic, et les chiffres cités en début d’articles le démontrent, c’est que ces injec­tions de résine ont pour effet de faire aug­men­ter les primes d’assurances, ce qui com­mence à coû­ter très cher à l’ensemble de la col­lec­ti­vité des assurés !

Les répa­ra­teurs, deve­nus maitres dans l’art du manie­ment de la fran­chise, seraient bien ins­pi­rés de reve­nir au sens ori­gi­nel de ce mot et de dire enfin la vérité à leurs clients sur le peu de dan­ger que repré­sente la majo­rité des impacts. L’automobiliste rede­vien­drait alors l’homo œcono­mi­cus qu’il est censé être et se pose­rait les vraies ques­tions : la répa­ra­tion est-elle néces­saire ? Com­bien coute-t-elle ? Deux ques­tions ration­nelles qui sans aucun doute feraient bais­ser nos primes d’assurances… Qui sait, peut être même qu’ « Olivier » dis­pa­rai­trait enfin de nos écrans !

Pour aller plus loin sur toutes ces ques­tions et connaitre le com­por­te­ment à adop­ter face à ces dérives, vous êtes libres de cli­quer ici pour consul­ter le dos­sier de 40 mil­lions d’automobilistes.