C'est paroliers qui nous accompagnent: Philippe Djian

Publié le 04 janvier 2011 par Thot

Jusqu'à 37°2 le matin, le chemin fût long, de docker, à vendeur, en passant par magasinier chez Gallimard. Le premier recueil de Philippe Djian, 50 contre 1 et le succés est, disons le, mitigé. Le notoriété n'est pas au rendez-vous mais se prépare l'adaptation au cinéma de 37°2 le matin. Nous sommes en 1986. La belle Béatrice Dalle fait fait monter la témpérature sur les écrans et du même coup la notoriété de Philippe.

Antoine de Caunes le présente à Stephan Eicher, et de là naît une collaboration musicale fructueuse de succès.

Les violons (non, c'était un synthé Bontempi!) se mettent à résonner, la contre-basse leur donne le rythme à suivre. Une voix nous dit que les nouvelles sont mauvaises. Baf, ... encore un râleur qui nous imite Florent Pagny. N'importe quoi, comme toujours sur nos ondes FM. Son de batterie, ....pam pam, ...  "de déjeuner en paix". Woaw, je me suis trompé. "L'homme est une animal me dit-elle". C'est qui lui qui nous parle de nature humaine? Bon, j'écoute plus loin...

Sa carrière, Stéphan s'en fout, c'est un artiste avant tout. Ses albums, toujours justes mais à contre-sens du poil des programmateurs radio nous le rappelle, pour le bonheur de nos pavillons.  

La collaboration, qui existe déjà depuis l'album My Place, de 1989, tient la route. Et Stéphan nous sort un superbe album, Engelberg. Nous sommes en 1991. Polyglotte, l'album contient des titres en français, anglais et allemand. Tous les titres français sont de Philippe Djian qui se révèle être aussi un excellent parolier.

Tu ne me dois rien, petite ballade. "On enterre ceux qui meurent, on garde les bons moments. j'ai eu quelques fois peur que tu m'oublies vraiment". La plume du romancier et les cordes de l'habilleur de silence, nous sommes en balade sur les sillons de nos vies et de nos existences.

  

En 1993, sort Carcassonne. Stéphan re-fait appel à Philippe pour les textes en français.  Lalbum est enregistré dans un hotel. Stéphan nous rejoue le coup de l'album cosmopolite. L'ambiance est à la tristesse des cicatrices de la vie, Ni remords ni regrets, Des hauts et des bas, Baisers orageux. Stéphan continue peigner les toufs épidermiques de nos programmateurs à contre-sens. Et toujours ces belles pensées existentielles des textes de Philippe.

Baisers Orageux, ..... "Ce n'est pas dieu qui t'a montré du doigt"... "Et tu connais la suite, chaque fois que tu descendra un peu plus bas".

Huit albums sortiront de cette collaboration qui dure toujours. Le dernier, Eldorado, sortie en 2007. L'existence est toujours présente dans le texte. "Rendez-vous" est accepté par l'épiderme poilu de quelques programmateurs. A côté de Lady G, Stéphan nous chante "Est-ce que je t'es sauvé? Est-ce que je t'ai pardonné? ... Et le vent sur le chemin ne me dit rien". 

La collaboration entre les deux artistes, devenus amis, est toujours présente aujourd'hui. Stéphan et Philippe partent en tournée littéraire en 2011. Pour les dates: http://philippedjian.canalblog.com/

Il était une fois, une plume, six cordes, ... et l'existence.