Philippe Fabry
… et vous, heures propices ! Suspendez votre cours : Laissez-nous savourer les rapides délices. Non je ne cherche pas à pallier l’absence de sujet “etourisitique” pour ce vendredi au moyen de ces quelques vers de Lamartine. Le thème du temps mérite de s’y attarder un peu, et il y a, à mon sens, beaucoup à imaginer.
Certes les technologies évoluent, s’affinent, se démocratisent, mais j’ai de plus en plus tendance à les oublier. C’est une évidence de rappeler que les usages priment sur les potentialités des technologies. Il est toujours bon de partir du comportement et des attentes des clientèles, puis d’essayer de traduire ces besoins par des services numériques. L’appropriation des technologies ne va pas de soi. Les utilisateurs ont dans la plupart des cas une utilisation relativement basique des outils. A ce sujet, j’aime beaucoup le compte rendu de Jean-Luc Raymond sur L’imposture dans la notion de natif du numérique. J’aime beaucoup ce texte car il rappelle que l’on a tendance à confondre la facilité avec laquelle on manie des outils et les usages que l’on peut faire avec ces derniers. Les usages sont souvent basiques. Bref être né à l‘ère du numérique ne présuppose pas des utilisations poussées des gadgets électroniques. Les typologies m’amusent souvent en la matière et poussent aux généralités. Je ne suis pourtant pas un digital native, mais j’ai néanmoins une utilisation assez intensive des outils numériques, alors que je devrais peiner un peu en tant qu’immigrant de l’analogique. Comme dans d’autres domaines, il y aurait les vrais, et les autres…
La notion de temps prend tout son sens quand on part des principaux comportements et attentes du touriste. Il est autonome et de plus en plus mobile. La géolocalisation ou plus globalement le GPS et toutes les applications dérivées répondent à ces besoins. En même temps le touriste refuse d‘être enfermé dans une offre trop limitative. Il aime pouvoir choisir, recherche de la personnalisation, de la souplesse, tout en étant aidé dans ses choix. Enfin les vacances sont limités dans le temps. C’est un moment privilégié dans l’année, on cherche à “optimiser” (quel vilain mot !) ses vacances, à se ressourcer. Oui ce sont des propos légèrement outranciers mais on n’a pas encore assez travaillé sur la notion de temps dans ces différentes assertions. Les études montrent que le touriste recherche à avoir des informations sur la météo. Comment peut-on en faire une utilisation judicieuse en ayant en tête les principaux constats sur le comportement des touristes ?
J’aime beaucoup à ce sujet l’application Sorties Météo. Il s’agit à la fois de prendre en compte la problématique de la météo et d’aider au choix et de hiérarchiser les activités possibles. Il ne fait pas beau, pas de souci on propose une visite d’un musée par exemple ; il fait beau, pas de souci on propose une visite d’un parc.
Les potentialités de services numériques pendant le séjour sont donc riches rien qu’en ayant en tête les quelques attentes des touristes. Comment bien informer le touriste de plus en plus mobile ? Comment lui indiquer où il peut aller ? Que peut-il trouver autour d’un lieu ? etc.
Pour les visites, il s’agit d’aider les touristes à mieux comprendre leur environnement. Le numérique est justement un levier fabuleux, car il est possible avec lui d’enrichir la visite voire de participer à l’expérience du voyageur.
On a donc beaucoup travaillé sur la notion d’espace dans le tourisme. On peut donner comme exemple :
- Se géolocaliser (où suis-je ? Comment aller quelque part ? les itinéraires, les modules de cartographie comme google maps…) ;
- Que puis-je faire dans un lieu : Around me, Dis moi où ;
Par contre sur la notion de temps dans sa durée, il reste encore des services à imaginer. Le touriste dispose d’un temps limité, comment prendre en compte cette problématique. C’est par exemple de dire, je dispose d’une 1h30, proposez moi un itinéraire de visite d’une ville avec les lieux les plus emblématiques (aide au choix) par exemple. Je dispose de plus de temps, élargissez à un périmètre plus grand. Je suis preneur d’exemple concret dans ce domaine. A vous de jouer dans les commentaires ;-)