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[Critique] Arriety, le petit monde des chapardeurs

Par Kub3
Le studio Ghibli prouve que l’animation japonaise traditionnelle résiste... Mais surtout, qu’elle a un avenir.

Un bijou de poésie et de délicatesse…

Très loin des grands studios hollywoodiens et des innovations techniques, le célèbre studio japonais Ghibli nous prouve encore que l’animation traditionnelle résiste, mais surtout, qu’elle a un avenir. Arrietty…, leur dernière production, est un modèle de simplicité et de poésie picturale.

[Critique] Arriety, le petit monde des chapardeurs

Anecdote du sort car distribué par Walt Disney Company, Arrietty le Petit Monde des Chapardeurs, le dernier film d’animation du studio fondé par Miyazaki, à qui l’on doit notamment Le Château Ambulant ou Ponio sur la Falaise, n’a rien à envier aux géants américains. Pour sa première réalisation, Hiromasa Yonebayashi adapte librement un conte de Mary Morton, en suivant les traces de Miyazaki, qui en coécrit le scénario.

Arrietty est une minuscule jeune fille, vivant clandestinement avec ses parents sous une maison de la banlieue de Tokyo. En raison de leur petite taille, ils doivent continuellement faire attention au chat, ou autres prédateurs, et ne pas être vus des humains, qui habitent juste au dessus de leur repère. Lors de leurs chapardes, ils s’introduisent discrètement dans la maison des humains, démesurée pour eux, afin d’y dérober quelques vivres nécessaires à leur survie. Si cela vous rappelle quelque chose, toute ressemblance avec Le Petit Monde des Borrowers n’est pas fortuite, puisque ce film sorti en 1997 est lui-même adapté des mêmes contes de Morton. Mais les points communs s’arrêtent là.

En effet, la force d’Arrietty est d’évoluer dans un univers sans âge, universel. Ce film d’animation ne s’adresse ni uniquement aux enfants ni aux adultes, il s’inscrit même au-delà d’un quelconque public-cible. Métaphore écologique sur la survie et la subsistance, Arrietty est une ode à la nature, susceptible de s’adresser à chacun d’entre nous, et avant tout le récit d’une rencontre éphémère, entre la jeune chapardeuse, et Sho, un jeune humain venu se reposer dans la maison de sa tante avant de subir une opération. Une rencontre entre deux espèces humanoïdes différentes, avec leurs préoccupations distinctes… mais pourtant deux univers ramifiés et complémentaires, comme pour nous montrer que chacun peut malgré tout trouver sa place.

Le scénario, à la fois poétique et touchant, frappe par sa simplicité. Les dialogues sont des plus intimistes, évitant toute redondance avec ce que les images expriment. Les personnages, peu nombreux, sont attachants, et susciteront quelques sourires. Au final, oubliez les grands rebondissements, et les grands méchants. Tout ici fait preuve de sobriété et de finesse. La bande originale, composée par la française Cécile Corbel, est à l’image du reste : un bijou de poésie et de délicatesse, magnifiée par la harpe celtique et la voix de la musicienne. Les sonorités et influences bretonnes se mêlent parfaitement à l’univers nippon.

Si l’intrigue n’évite pas quelques longueurs, ces dernières permettent davantage de sensibilité. La richesse graphique, et plus globalement formelle, rendent l’ensemble visuellement irréprochable. Rien n’est de trop, chaque touche conférant au film son juste équilibre.

[Critique] Arriety, le petit monde des chapardeurs

En salles le 12 janvier 2011

Crédits photos : © Walt Disney Pictures France


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