LPV Haute-Normandie : cap au Sud-Ouest

Par Maigremont

2 ème épisode de cette 2 ème saison LPV Haute Normandie. 10 dégustateurs, prêts à se faire les dents (c'est vraiment l'expression qui est appropriée) sur un thème aussi large que passionnant : le Sud-Ouest. Des blancs, des rouges, des douceurs...

En avant pour 24 vins accompagnés de bérets, de "R" roulés et de soleil... le tout chapauté de main de maître par l'ami Benoît ! Bravo et encore merci pour ton accueil, la qualité des charcuteries et des fromages locaux qui ont accompagnés avec bonheur cette dégustation.

Les vins sont servis seuls et à l'aveugle.


Les blancs

Notre premier vin arbore une robe lumineuse. Le nez est mur et expressif évoquant la craie et le champignon. La large bouche à dominante de fruits à chaire blanche n'est pas en reste : elle est supportée par une jolie acidité. Un bien beau vin et surtout une agréable surprise qu'est cet Irouléguy 2000 de la cave des Vignerons du Pays Basque. La contre étiquette précise que c'est à boire dans les 2 ans, mais il a vieilli admirablement.

La robe de notre vin suivant est maintenant plus pâle. Au nez, ce sont de discrètes notes de pomme. Cela évoque l'anis mais c'est pas très avenant. La bouche paraît mince, avec un fruit pas mur. Un problème de bouteille ? C'est un Pacherenc du Vic Bilh sec cuvée "Frédéric Laplace" 2006 du domaine Laplace.

Pour ce vin, le nez déploie de beaux arômes riches et complexe de champignon, de miel, le tout sur une structure élégament boisée. En bouche, c'est une dominante d'ananas, mais le boisé est encore un peu trop présent. La matière est belle, délicate et laissons le temps faire son effet. Un vin à suivre, ce Gaillac du Domaine d'Escausses 2005, "la Vigne de l'Oubli".

   

4 ème blanc. Le nez mêle de subtiles saveurs de pomme au four et d'anis. On distingue également une acidité certaine. L'attaque en bouche est assez boisée et mordante, peut-être est-ce du à l'acidité du cépage. Mais qu'importe,  le registre des fruits à chaire jaune prendra finalement le dessus. Pas mal, mais surtout, il faudra savoir attendre encore quelques temps pour atteindre tout le potentiel de ce Jurançon sec "cuvée Marie" 2005 de Charles Hours.


Vougeot et Olivier en plein effort

Le vin suivant propose de subtiles saveurs de fruits exotiques (ananas, mangue) allié à la minéralité (d'ardoise humide). En bouche, on sent ces mêmes fruits, où la matière mure est portée par une acidité remarquable ! En plus, c'est long et trèèèèès bon. Inutile de préciser que l'assemblée a aimé cet Irouléguy (encore) 2003 "Hegoxury" du domaine Arretxea. Un vin fait pendant un millésime solaire mais qui garde beaucoup de fraîcheur. Un vin que j'apprécie de plus en plus après le passage au domaine en mai dernier, où les blancs m'avaient faits une forte impression.

Encore sous le charme, on passe à côté de certaines choses, et notament ce Côtes de Duras 2003 du domaine Moute le Bihan "Perette et les Noisetiers". Je me souviens de notes oxydatives  (pomme, anis) avec une bouche un peu fluide. Normal docteur ?

          

Le dernier blanc maintenant qui a beaucoup fait parler (une fois le voile levé). Le nez est assez peu avenant, sur des saveurs de frangipane, d'amande et de cuir. La bouche mielée est encore boisée à ce stade avec du gras, mais tombe rapidement. Un problème de bouteille ? Pas encore en place ? Mais certainement pas à son niveau. Il s'agit de la version Vin de Pays du Périgord 2002 de Tirecul la Gravière.

Les rouges maintenant

Le premier sera un vin de copain : sans chichi, pas besoin de préparation, ce Marcillac 2006 du domaine du Cros "Lo Sang del Pais" saura se faire apprécier avec ces notes épicées aux senteurs légères de violettes. La bouche est goulayante et fruitée malgrés une matière un peu dure.

   

Côtes du Fronton, "Thibaut de Plaisance" 2002. Le millésime 2000 m'avait fait forte impression. Que dire du 2002 ? Il me paraît encore supérieur ! Le nez est souple sur des notes de cassis et de framboises avec un peu de poivron mur. Bouche pleine d'allant, flateuse et légèrement épicée. L'acidité est remarquable et la longueur intéressante. C'est gourmand. J'adore (et c'est moins de 10 € !)

Le vin suivant est peu bavard malgré 3 heures de carafage. C'est un peu floral avec quelques épices douces. Par contre la bouche est plus parlante, faite de fruits rouges avec une matière dense mais élégante. Pas mal ce Gaillac du château d'Escausses 2004 "la Croix Petite".

On oserait parler d'un problème de bouteille pour ce Bergerac du château Richard 2001 "Osée" ? Toujours est-il que ce bio a un nez indescriptible (d'étable, de fiantre...) et la bouche douteuse. "Osée", c'est vinif, élevage et embouteillage sans SO2. Passé, peut-être, mais pas bon, certainement.

    

A suivre, certainement la découverte de cette dégustation. Un Madiran 2005 "cuvée des Vieux Ceps" du château Barréjat. Le nez  profond de cerise confiturée avec des notes de prunes, présente de beaux arômes. La bouche est chocolatée, gourmande et équilibrée avec une jolie matière. Malgré les nombreux tanins, c'est incroyablement buvable et déjà accessible. Charmé !

Amis du rugby, ce vin est pour vous ! Le nez est franc, paraîssant à de la liqueur de cerise et de café. On penserait même à un jeune Maury. En bouche, la matière est énorrrrrrrrme, très jeune. A mâcher avant d'avaler ! On se permet d'avancer le temps pour imaginer comme se comportera cette bouteille dans quelques années. Ce colosse aux allures de Néo-Zélandais est un Cahors 2003 du Clos Triguedina "New Black Wine". Ce vin a été carafé pendant 24 heures !

Le vin suivant présente de discrètes mais agréables notes florales (pivoines). En bouche, c'est du même acabit que le précédent. Jolie matière, aussi large que longue, dotée de fruits rouges. J'ai adoré. A garder impérativement. Surprise au moment de lire le millésime. Je l'aurai pensé plus compoté ce Madiran 2003 du château d'Aydie.

Le nez de ce vin à des tendances ligériennes : poivron mur, cassis avec un côté fumé. La bouche est tendue, avec une amertume noble et d'agréables saveurs de fruits cuits. Très bon. On aime ou on aime pas, mais on ne reste pas indifférent à ce 100 % brocol de "la Vigne Mythique" 2001 du domaine d'Escausses.

Son petit frère du millésime 2004 testé juste après s'est montré fermé à double tour. C'est pour cela que Benoît a préféré présenter le 2001.

Nez mentholé, riche, élégant, la bouche en impose, à la limite de se rayer les dents. Il faudra être patient avec ce Madiran 2002 "cuvée du Couvent" du château Capmartin.

On calme un peu les chevaux, avec ce vin qui présente un nez joliment évolué et son côté animal, voir jus de viande avec des notes de feuilles sèches et de foin. La bouche grandement équilibrée, arbore un agréable velouté de fruits rouges (tanins presque fondus) et de sous bois. Une très jolie bouteille à son apogée et qui a fait l'unanimité. Il s'agit d'un Cahors 1988 "Prince Probus" du Clos Triguedina.

             

Dernier rouge maintenant. Le très joli nez est axé sur la crême de mûre avec un côté floral (pivoine). Belle bouche croquante de cerise bien mure et équilibrée. Très belle acidité qui donne beaucoup de fraîcheur. L'élégance est bien là pour cet Irouléguy 2004 "Haitza" du domaine Arretxea. Après le blanc Heguxori, cette propriété confirme là l'immense bien que je pense d'elle ;-)

Les douceurs pour finir

Cette bouteille m'a été donnée par l'ami Eric B. Du coup, j'ai essayé d'être attentif ;-). La robe est très très légère ! Le nez livre peu d'intensité, mais en s'y penchant, on alors retrouve quelques notes miélées et de chèvrefeuille. La bouche est assez mince donnant quelques saveurs de fruits à chaire blanche.  Ce vin évolue plus sur un registre de finesse que d'opulence. Passant comme premier vin de dessert après la série de rouges dotés de réelle matière, ce Haute-Montravel 2002 du Château Laroque s'est montré discret. A revoir avec plaisir dans d'autres circonstances.

Changement de registre. Le vin suivant livre un rôti pas exubérant certe, avec quelques notes d'écorces d'oranges. Bouche simple, marquée par le sucre. Bof. C'est le domaine de l'Ancienne Cure "Sélection" 2004 qui fait ce Monbazillac.

Très jolie robe jaune lumineuse. Nez précis et causant d'ananas, fleurs blanches. La riche bouche s'étire tout en longueur grâce à l'acidité élevée combinée à un registre exotique. Ce vin n'a pas encore la complexité, mais donnera assurément un grand vin dans quelques années. C'est déjà très très bon. C'est un Jurançon 2005 du Clos Uroulat.

   

Ce vin là, je pourrai en boire des tonneaux ! Je l'ai reconnu rapidement. Déjà la robe impressionne avec ses airs de vieil or. Nez très avenant immédiatement axé sur le coing puis le chèvrefeuille. En bouche, c'est une remarquable liqueur, tout en subtilité qui exprime des notes mielées, d'oranges amères et de fruits exotiques. Finale savoureuse en queue de paon ! C'est toujours une joie de boire ce Gaillac "Renaissance doux" 2002 du domaine Rotier. Je le préfère d'une demie-tête au 2005 qui demandera encore quelques années de patience. Merci Benoît pour ce partage ;-)

Le dernier vin sera pétillant. Nous l'avions également bu lors de notre première rencontre LPV il y a 3 mois. Dire que l'on pense pas rapidement au Mauzac avec ses étonnantes notes de pommes serait mentir. La bouche est toujours aussi rafraîchissante et vive grâce à ses bulles et donne satisfaction en remettant la bouche d'appoint. C'est un Gaillac René Rieux "Symphonie" méthode ancestrale 2004

En guise de conclusion, je voudrai remercier Benoît pour son accueil, l'ordre de passage judicieux des bouteilles et pour la recherche qu'il a fait (achat d'appellation en complément, accords mets/vins...).

Je ne donnerai pas mon Top 5, mais seulement les vins qui m'ont procurés beaucoup de plaisir : le Gaillac Rotier 2002 (comme toujours), le Clos Triguedina 88 "Prince Probus" pour sa jeunesse étincelante, les 2 vins du domaine Arretxea (Haitza en rouge et Hegoxuri en blanc), le Fronton 2002 "Thibaut de Plaisance" injustement méconnu je pense, la découverte du jour avec le Madiran château Barréjat 2005 d'une buvabilité déconcertante malgré son jeune âge, la "Vigne Mythique" 2001 d'Escausses et le Madiran château d'Aydie 2003 pas si dur que cela finalement.

Merci à tous pour ces précieux moments de bonne humeur et de partage passés ensemble.

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