Parler du pays de raison, de celui dans lequel on a grandit
à l'abri des catastrophes, celui de l'après guerre, celui de
Brel, de Louka ou de Beaucarne, celui des compromis qui
sentaient la frite mais pas la compromission de bas étage,
celui des revendications, celui de la crise de '70 de la crise
pétrolière qui préfigurait les délocalisations, celui qui voulait
résister en vers et contre tout, contre tous, avec ses hauts
fourneaux, ses hommes et ses femmes pour qui gauche et
droite ce n'était pas blancs bonnets et bonnets blancs.
La citoyenneté manifeste et dit son désaccord, la citoyenneté
"s'indigne" de la lenteur, de la longueur, de la langueur. Une
citoyenneté qui revendique et se veut en dehors du politique
"des politiques". Il est urgent, c'est maintenant ou jamais.
Les affaires courantes courent d'un pas averti. Bon éléve de
la Communauté Européenne, en tête du peloton contre un
accroissement de la dette exagéré, donc maîtrisée. Le danger
n'est peut être pas là ou l'on veut nous le montrer.
Vitesse et précipitation ne font pas bon ménage.
215 jours que çà dure, mais çà ne doit plus durer. Comme
si la fin du monde était pour demain. L'heure à sonné, plus
de conciliateurs, de négociateurs, de formateurs...
Pourtant, c'est peut être maintenant que çà se joue. Que
l'après deviendra présent. Que la Belgique sera ou ne sera.
C'est maintenant, qu'on est au milieu du guêt, qu'il faut ou
pas se jeter dans les chiffres de l'avenir. Passer sur l'autre
rive sans trop dériver, dévisser, se rater quoi.
Ce qui gêne, c'est que les vainqueurs des élections sont
jetés en pâture, dans la fosse aux lions. On s'en fou on
est des lions. Des lions d'un jour, d'une semaine. Ce que
l'on réclame chez les autres est vilipendé la bas.
A la lecture de certains billets ou pages de journaux, le
plat pays serait géré par des incompétents avides de
pouvoir et d'argent. Le peuple à ce qu'il mérite. Dit on !
Et les belges ont des hommes et des femmes politiques
qui sont dignes d'eux. Qu'on le veuille ou non, c'est dans
les jours, les semaines, les mois à venir que l'avenir sera
uni ou désuni.
N'en déplaise aux citoyens "apolitiques", l'avenir ne se joue
pas comme dans un Feydeau juste avant de tirer le rideau.
Même si les moments vécus sont fait de situations cocasses,
oscillent entre farce et comédie, réalisme et caricature. Ce n'est pas
un vaudeville.
Parler de la Belgique depuis Kinshasa, parler avec le coeur et la
raison. Du pays de raison à partir du pays de coeur. Ne pas renier
le passé, ne pas ignorer le présent , s'inquiéter pour l'avenir. Se dire
qu'ils ont de la chance, la haut, de pouvoir palabrer en paix le verbe
haut, sans que les balles siffles autrement qu'en noms d'oiseaux
vers l'un(e) ou l'autre, les bavures seront absorbées, l'encre qui
coule évite de répandre le sang.
Alors profitez, profitons en. Le temps de savourer, prendre le temps.
Car il est bien court le temps où l'on se parle pour mûrir des accords
majeurs que l'on soit de Kin, de Bruxelles ou d'ailleurs.
Bonne journée et Bonnes lectures !