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Un reliquaire de Limoges

Publié le 14 janvier 2011 par Louvre-Passion

En ce mois de janvier du début du XXIe siècle arrêtons nous sur ce reliquaire daté du dernier quart du XIIe siècle. C’est une pièce d’art Roman, le courant artistique dominant de l’Europe occidentale des XIe et XIIe siècle. D’un point de vue artistique cette époque est dominée par les clercs qui produisent un art religieux où Dieu est exalté. D’ailleurs La quasi totalité de l’art est destiné à l’Église que ce soit en matière d’architecture, de peinture ou de sculpture.

Il s’agit d’une châsse ou reliquaire c’est à dire un coffret d’orfèvrerie où sont gardées les reliques d’un saint. Selon la notice du musée il est en émail champlevé sur cuivre doré, ce qui veut dire que l’émail a été logé dans des alvéoles creusées dans l’épaisseur même de la plaque de métal. Il provient de Limoges qui, au XIIe siècle, devient la capitale de l’émaillerie européenne.

Châsse Beckett
L’oeuvre représente l’assassinat et l’ensevelissement de saint Thomas Becket. Né en 1118 il fut chancelier d'Angleterre et archevêque de Canterbury. En 1154, le nouveau roi Henri II, dont il était devenu un familier, le nomma chancelier, appuyé par la hiérarchie ecclésiastique qui espérait ainsi pouvoir compter sur un protecteur proche du pouvoir. Au début Thomas Becket appliqua une politique favorable au roi n’hésitant pas à taxer les églises et les abbayes pour financer les dépenses de la cour. Nommé en 1162 archevêque de Canterbury il s’éloigna du roi et s’opposa à lui quand Henri II, se fondant sur la coutume du règne de son grand-père Henri Ier, prétendit lever une contribution sur les terres d'Église et soumettre les clercs aux tribunaux laïcs, réforme qu'il formula l'année suivante dans les seize articles des Constitutions de Clarendon. Soutenu par le pape, Thomas Becket manifesta son opposition mais en proie à l’hostilité du roi, s'enfuit en France, d'où il lança plusieurs excommunications. Le roi de France ayant offert sa médiation, Thomas accepta de rentrer en Angleterre mais la querelle reprit. Le 29 décembre 1170, quatre fidèles du roi, agissant de leur propre chef, assassinèrent Thomas dans sa propre cathédrale.

Il fut canonisé dès 1173 et sa tombe devint un lieu de pèlerinage, faisant de Canterbury l'un des trois lieux saints les plus connus d'Europe. A la suite du scandale suscité par l'assassinat de Becket, Henri II dut confesser publiquement son repentir et fut contraint par le pape de retirer les Constitutions de Clarendon.

Le reliquaire est exposé au premier étage de l’aile Richelieu, en salle 2.


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