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la peau d'Napo, Léon !

Publié le 13 janvier 2011 par Dubruel

Le juriste

Après le Consulat, Bonaparte devient l’empereur Napoléon.

En se couronnant lui-même, il couronne la Révolution.

Son œuvre, si centralisatrice, si bureaucratique devient immense. Elle prolonge l’action de la Constituante. Elle reprend également des idées venues de plus loin.

Le code civil, marqué par l’individualisme révolutionnaire, est rédigé par Tronchet, qui était avocat sous Louis XVI. Ce code contient une large partie de la législation en vigueur avant 1789.

Les ordonnances de Colbert, ministre de Louis XIV, se trouvent ainsi intégrées au droit contemporain. Si l’on ajoute que le code est très inspiré (voire copié) de celui des Romains (du temps de Jules César), on peut dire comme Jacques Bainville : « La Révolution a continué au moins autant qu’elle a innové. »

LA DECLARATION DES DROITS DE L’HOMME :

Les Constituants se sont montrés très fort en rédigeant : « tous les individus naissent et demeurent libres et égaux en droit. »

Cette déclaration est suivie des dispositions pratiques (que l’on a tendance à passer volontairement sous silence !) :

-Silence aux pauvres. Pour eux, pas de bulletins de vote (et voilà pour l’égalité)

-Maintien de l’esclavage dans les colonies et de la traite des noirs.

-Interdiction aux travailleurs de s’unir contre l’arbitraire patronal, en matière de salaire (et voilà pour la liberté)

En 1793, la Convention avait aboli la prime pour la traite des nègres.

En 1794, elle décrète l’abolition de l’esclavage dans les colonies.

Hélas, cette traite continuera encore de nombreuses années.

En 1792, le Girondin Rabaud, dans le Bulletin de Paris  proposait comme but final de toutes les lois révolutionnaires d’obtenir le partage égal des fortunes. Pour prévenir le rétablissement de l’inégalité, on aurait fixé le maximum de ce qu’un citoyen pouvait posséder.

Le superflu des riches devait leur être enlevé pour former le nécessaire des pauvres. A trois reprises, la Convention et le Directoire décrétèrent des emprunts forcés sur les riches.

Cependant la Convention recula devant le nombre des propriétaires. On ne pouvait penser détruire la proriété.

Heureusement, un homme à la pensée prémonitoire, Roederer, dans le Journal de Paris combattit cette doctrine « comme tendant à établir non pas l’égalité dans l’abondance, dans la richesse, dans la prospérité générale, mais l’égalité dans la misère, l’égalité dans la famine, l’égalité dans la ruine universelle. »

Cette affirmation, hélas, a encore comme un relent de réalité en 2011

Les idées socialistes disparurent de la scène et ce n’est pas sous Napoléon qu’elles pouvaient relever la tête. Et ce malgré Fourier qui publia en 1808 « la théorie des quatre mouvements et des destinées sociales » et malgré le comte d e Saint-Simon qui produisit plusieurs ouvrages progressistes qui ne connurent aucun succès à l’époque.


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