Les élections municipales de mars 2008 marqueront le rôle décisif des "nouveaux citoyens"

Publié le 19 janvier 2008 par Exprimeo
Le PS vient de perdre 20 % de ses inscrits de 2006. Une évolution qui marque parmi d'autres points l'méergence de "nouveaux citoyens". Les municipales de mars 2008 devraient consacrer cette nouvelle tendance. Les différentes enquêtes laissent augurer trois évolutions majeures de l'opinion. Tout d'abord, tout se présente comme si les Français avaient commencé à se préparer à de véritables changements. Cette préparation est conduite dans un cadre suffisamment mature et autonome au point de conserver des priorités très différentes de celles du discours officiel. L'opinion publique a progressivement construit des repères simples pour les priorités à conduire et l'actualité récente comme les déclarations fracassantes n'inversent pas significativement cet ordre. Ensuite, l'opinion publique est manifestement en attente de protection. Dans cette période où apparaissent en permanence de nouvelles menaces y compris celles auxquelles nous n'avions jamais songé, l'opinion publique aspire à la création de nouvelles formes de protection. La réalité, c'est que la société accorde une place plus importante à des valeurs traditionnellement reconnues comme féminines : * la priorité au côté pratique des choses, l'intuition, * le respect de la vie, * une forme de protection qui s'accompagne de douceur. Des femmes peuvent incarner ces valeurs mais ce sont les valeurs qui sont attendues et non pas une approche sexiste car ces valeurs ne sont pas l'exclusivité du sexe féminin. La percée de Ségolène Royal lors du premier semestre 2006 repose sur cette vague. Enfin, dernier trait caractéristique, les blocs électoraux se constituent sur des bases nouvelles transversales qui traduisent des attitudes communes devant la vie (mode de vie et système de valeurs) et qui, à ce jour, vont s'agréger d'abord pour dire non. La désacralisation du discours politique a libéré l'espace pour l'émergence du " citoyen justicier ". Toujours sceptique et méfiant, ce citoyen ne croit pas aux visionnaires et aspire d'abord à éviter " le pire ". C'est cet état d'esprit qu'il ne faut pas braquer. Dans ce contexte, le discours doit plutôt s'organiser autour d'un ni continuité ni rupture mais transformation dans la douceur et dans la flexibilité. Cette ambiance conduit à une nouvelle offre politique. Bien davantage, avec cette ambiance, les citoyens sont entrés en résistance à l'égard de l'ancienne politique celle qui traduirait un " retour à la normale " avec les pratiques d'antan. La saturation a bien été atteinte. Le besoin général de nouveauté s'est développé. Cette nouveauté est d'autant plus forte que jamais qu'avec l'émergence de " valeurs féminines ", c'est en réalité l'attente de nouvelles conditions d'exercice du pouvoir avec des choix d'utilité dans un contexte général de compréhension et de protection.