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Les émeutes qui ont ensanglanté l’Algérie et la Tunisie interpellent la conscience de tous les patriotes qui œuvrent à un parachèvement de nos guerres de libération par la construction d’institutions légitimes garantissant la paix, la liberté, la justice et le progrès.Face à la dernière révolte, le pouvoir algérien s’enfonce dans l’irresponsabilité en se réfugiant dans le mépris et la répression d’une jeunesse exaspérée.Au-delà d’une grave crise politique, l’Algérie se trouve aujourd’hui dans une impasse historique.Si le pouvoir tunisien s’essaie à prendre des mesures d’apaisement en ordonnant la libération de tous les prisonniers et en proposant des réponses structurelles — même tardives — aux contestations qu’il affronte, il n’en est malheureusement pas de même en l’Algérie. Après celui de la communication, le ministre de l’Intérieur tunisien vient d’être démis de ses fonctions. Au même moment, le ministre de l’Intérieur et des collectivités locales algérien, niant une crise qui risque d’emporter la Nation, s’abîme dans la provocation. En déclarant que : « le seul sport qui intéresse les jeunes, c’est la rapine et le vol », ce responsable travaille intentionnellement à rallumer la braise pour retarder l’émergence d’une contestation politique organisée.Les infiltrations de délinquants dans les manifestations sont l’illustration de cette stratégie de la provocation.Les sanctions qui s’abattent sur les jeunes manifestants sont, en dépit des violences qu’ils ont pu commettre, une manœuvre injuste et dilatoire. La conjoncture actuelle appelle d’autres décisions que le recours à un juridisme fallacieux.Par ailleurs, la désinformation orchestrée, à travers des relais tapis dans une certaine presse — et quelques clubs universitaires — accablant l’opposition démocratique pour exonérer le pouvoir de sa banqueroute ne rencontre aucun écho dans le pays.Ces manœuvres improvisées témoignent de la fébrilité, de l’incapacité et du refus obstiné du pouvoir d’assumer sa responsabilité dans le désastre national.Devant cette impasse, le RCD :1-Invite l’ensemble des forces patriotiques, toutes sensibilités confondues, à demeurer mobilisées pour déjouer les provocations et la désinformation.2- A déjà instruit ses structures régionales, dans le pays et en émigration, pour nouer des contacts avec l’ensemble des forces politiques et sociales acquises à l’avènement d’un Etat de droit afin d’initier toute action en faveur d’une prise en charge des revendications citoyennes, notamment la libération de tous les détenus.3-Décide de déposer, ce jour, une demande d’autorisation pour une marche populaire le mardi 18 janvier 2011 pour permettre aux citoyennes et citoyens algériens d’exprimer pacifiquement leurs inquiétudes et leurs revendications dans un cadre concerté en vue d’aboutir à la mise en œuvre d’une phase de transition permettant au peuple algérien de décider librement de son destin.L’heure n’est plus aux tergiversations ou aux spéculations partisanes. Il est encore temps de sauver l’Algérie du chaos par un engagement citoyen à la mesure des enjeux. Nos ainés ont libéré la terre algérienne d’un ordre politique anachronique pour lui substituer un Etat démocratique et social. Le devoir de tout patriote algérien est d’honorer ce sacrifice et cette promesse.Alger le : 12 janvier 2011