Au musée des Beaux Arts de Dole sont exposés les collages de Errò et quelques unes de ses peintures. Né en Islande en 1932, l’artiste a fait ses premières séries de dessins-collages en 1958. Il fut un personnage majeur de la Figuration Narrative dès 1964. A voir jusqu’au 23 janvier. Attention, ça frappe et ça bouillonne!
C’est un plaisir de visiter le musée de Dole. Beau bâtiment, belle collection parfaitement mise en valeur. Bon…Mais, c’est l’exposition temporaire de Errò, au rez-de-chaussée, qui nous intéresse aujourd’hui. Et surtout son travail de collages.
Le collage n’est pas toujours un jeu d’enfants…Ah ça non! Ici, minutie et interpénétration des images aboutissent à des tableaux de grand art.
Associations insolites ou absurdes et esprit provocateur font souvent penser aux surréalistes. Ces portraits de la série « Mécacollages » par exemple, où des éléments d’engins mécaniques se substituent à un oeil, une bouche ou une chevelure.
Avec Errò, chaque collage a son message: social, politique, culturel, moral etc. La guerre est très présente, la violence, les grandes figures historiques dominatrice (Mao, Hitler, Staline, Ben Laden…) Mais aussi les bandes dessinées américaines et leurs super-héros, les œuvres d’art archi connues, des monuments emblématiques etc. Tout cela foisonne, se cogne, s’emmêle…Rencontres imprévues d’une propagande chinoise avec un salon ultra bourgeois à l’occidentale, d’un Christ d’icône avec une super nana de comics américains ! Chocs. Rires. Réflexions.
De très grands formats (peintures acrylique cette fois, mais réalisées à partir d’un travail de découpés-collés) sont à lire lentement, à détailler: les images en foules se combinent et s’imbriquent, s’enchaînent ou se heurtent, se marient ou s’affolent. L’artiste joue avec les plans. C’est merveilleusement baroque…Mon préféré: « God bless Bagdad », en camaïeux de gris ( cf la photo qui en est un extrait)
Sinon, toutes les autres fois où l’artiste a transposé un collage en peinture (il semble que ce soit pour lui un processus de travail)…Quelle déception! (pour moi) Je préfère de loin la juxtaposition réussie d’images venues d’origines diverses et variées à cette chose plate qu’est devenu le tableau peint…Je ne sais pas pourquoi.
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