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Fédérale 1 : Pierre Tarance l’optimisme avant tout

Publié le 13 janvier 2011 par Guilloubo

Dans la poule 3 de Fédérale 1, l'ouvreur vannetais entre dans son troisième mois d'arrêt. Pierre Tarance revient sur le formidable soutien venant de toute la France et bien plus loin. La solidarité a été au rendez-vous par le biais notamment de sa famille, du club et d'internet.

Fédérale 1 : Pierre Tarance l’optimisme avant tout

Grièvement blessé en match, Pierre Tarance, le joueur du RC Vannes, poursuit avec abnégation sa rééducation. Et ses progrès vers un seul objectif : remarcher. Victime d'un écrasement de la moëlle épinière le 10 octobre 2010 dernier, lors de la réception de Limoges, Pierre Tarance, 27 ans, s'est retrouvé cloué dans un fauteuil. Depuis trois mois, l'ouvreur vannetais d'origine landaise effectue sa rééducation au centre de Kerpape, à Ploemeur. S'attachant au moindre progrès sur la route de l'objectif qu'il s'est assigné : marcher à nouveau.

Pierre Tarance, vous avez récupéré de la motricité au niveau des deux bras, c'est un signe encourageant...

Ça suit son cours. On s'attache au moindre signe positif. J'avais pour objectif de bouger les bras et le tronc avant janvier. Lorsque j'ai bougé les bras, il y a une fille de l'équipe médicale qui a failli pleurer… C'est l'occasion de remercier l'équipe soignante, car je suis très bien entouré, il n'y a rien à redire. Quand on a le moral « au fond du seau », cela fait du bien d'avoir des gens autour qui déconnent, qui ont la pêche. Maintenant, je veux être capable de taper quelques balles de tennis contre ma kiné en août, c'est bien parti (sourire).

Le fait d'être un sportif de haut niveau vous aide-t-il dans votre lutte ?

Il y a des sportifs qui n'ont pas de caractère, mais le rugby a ses vertus propres, la combativité, l'envie d'avancer. Ce sont des choses qu'on intègre lorsqu'on pratique ce sport depuis longtemps. C'est aussi un milieu dans lequel la solidarité n'est pas un vain mot.

La solidarité qui vous entoure dépasse aujourd'hui largement le cadre du rugby…

Il y a des gens qui m'envoient des lettres, qui me donnent l'envie d'avancer. C'est comme sur le site de soutien sur Facebook. Je ne connais quasiment personne. Il y a ce militaire en Afghanistan qui risque de se faire tuer à chaque instant et qui arrive à penser à moi ! Ou ces Grecs que je ne connais pas… J'ai recommencé à écrire, mais je ne peux pas répondre à tout le monde, alors j'en profite pour les remercier.

Le soutien du club est aussi précieux…

Les gens du club m'entourent toujours autant, c'est le signe d'une vraie amitié. Mes coéquipiers viennent participer aussi à la vie à Kerpape. Récemment on a fait une soirée karaoké, il y avait 40 personnes. Ça chantait faux mais ça chantait ! Tous les soirs, mon amie me rejoint, accompagnée de quelqu'un, c'est bien même s'il est aussi important de se retrouver à deux.

Vous retournez désormais chez vous le week-end, vous avez eu l'occasion d'assister à un match du RC Vannes, c'est une vraie bouffée d'oxygène ?

Mon accident a resserré les liens dans mon entourage mais aussi au sein du club et de l'équipe. L'équipe n'est pas restée à se morfondre et a une démarche positive. Les joueurs ont envie de me faire plaisir sur le terrain et moi aussi. Ils ont mis huit essais le week-end dernier, j'espère en voir autant à Jo-Courtel. Mais c'est aussi dur de rentrer à la maison, car on est confronté à la vraie vie. Entre la cuisine et le salon on a l'impression de ne rien faire.

Après l'accident, en avez-vous voulu au rugby ou à votre adversaire limougeaud ?

C'est la vie, le destin. Moi aussi, j'en ai plaqué des joueurs. Et puis j'ai autre chose à penser, ce n'est pas ça qui me fera avancer.

Qu'est-ce que cet accident vous a appris ?

Quand on est valide et qu'on voit un handicapé, on se retourne. Quand on est de l'autre côté, on se demande pourquoi les gens se retournent. Vu d'un fauteuil, on voit les choses différemment. On apprend la patience, il faut être à l'écoute « de la machine ».

Justement, comment se passe votre rééducation actuellement ?

A la fin d'une journée, je suis toujours très fatigué car tout le corps est mobilisé. Hier, j'ai fait du fauteuil manuel, j'avais les bras « chauds bouillants », j'étais cuit. J'ai aussi retrouvé des sensations dans le bas, mais je ne pensais pas que des jambes pouvaient peser aussi lourd… Quoi qu'il en soit, le but est de remarcher, il ne faut pas perdre de vue cet objectif.


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