Sky Wars

Bingo! Airbus vient de signer avec la compagnie indienne IndiGO « le plus grand contrat de l’histoire de l’aviation civile ». En effet le champion européen de l’aéronautique a vendu 180 Airbus A320 à la compagnie aérienne. Les pays émergents constituent le nouveau terrain de bataille entre Airbus et Boeing.

Alors que les marchés européen et américain commencent à saturer, les pays dits émergents représentent l’unique voie de développement. Et ce n’est pas anodin si c’est une firme indienne qui a acheté tous ces avions, puisque c’est en Inde que la croissance du trafic intérieur est la plus forte (+ 9,2% en 2010). De plus, d’après les estimations des experts du secteur aérien, en 2030 (c’est-à-dire demain), l’Asie-Pacifique concentrera le 1/3 du trafic alors que l’Europe et l’Amérique du Nord seront aux alentours de 23% chacun. Cette nouvelle demande modifie la structure du secteur aérien : aujourd’hui 70% des avions sont commandés par des firmes non occidentales.

Pourtant les leaders mondiaux de la fabrication de nos chers oiseaux mécaniques sont Boeing et Airbus, deux entreprises occidentales qui d’ailleurs se frottent les mains devant cette nouvelle demande. Mais de nouvelles firmes, aux dents tellement longues qu’elles pourraient écorcher le duopole Boeing/Airbus, arrivent. Le Canadien Bombardier (avec le CSeries), le Chinois Comac ou encore le Brésilien Embraer, tous souhaitent se placer sur le créneau des avions de 100 à 200 places (comme le Boeing 747 ou l’Airbus 320). Pourtant Louis Gallois, PDG d’EADS, maison-mère d’Airbus, prévient que sur ce créneau 5 ou 6 entreprises ne pourront cohabiter. Ce qui signifie que la valse des alliances stratégiques ou encore des fusions se danse en coulisses, mais aussi que chaque firme devra améliorer ses engins notamment pour les rendre plus écologiques. D’ailleurs les A320 vendus par Airbus à IndiGO sont principalement des A320 neo qui consomment moins de carburant.

Cela fait plus de 20 ans qu’Airbus et Boeing se livrent une guerre des tranchées où rien n’a vraiment changé. Le nouveau poids du théâtre des pays émergents va peut-être redonner du mouvement à cette lutte. Que le combat commence!