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Nerval - Evocation stellaire

Par Pikkendorff

Nerval - Evocation stellaireNerval - Evocation stellaireConstatez la puissance de la poésie comme force d’évocation.  Ecoutez cette puissance capable de décrire au-delà des mots.

N'avez-vous pas l'impression que Gérard de Nerval en 1844 a visité la galaxie et traversé les trous noirs (“une orbite vaste et noir et sans fond”) bien avant les scientifiques qui attendront la première observation en 1971 !

Il reprit : ‘’Tout est mort ! J’ai parcouru les mondes ;

Et j’ai perdu mon vol dans leurs chemins lactés,

Aussi loin que la vie en ses veines fécondes,

Répand des sables d’or et des flots argentés :

Partout le sol désert côtoyé par des ondes,

Des tourbillons confus d’océans agités…

Un souffle vague émeut les sphères vagabondes,

Mais nul esprit n’existe en ces immensités.

En cherchant l’œil de Dieu, Je n’ai vu qu’une orbite

Vaste, noir et sans fond, d’où la nuit qui l’habite

Rayonne sur le monde et s’épaissit toujours ;

Un arc-en-ciel étrange entoure ce puits sombre,

Seuil de l’ancien chaos dont le néant est l’ombre,

Spirale engloutissant les Mondes et les Jours.

Gérard de Nerval (1808-1855)

Le Christ aux Oliviers – 2ème sonnet (sur cinq) paru dans l’Artiste le 31 Mars 1844.


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