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Diable qu’on aimait quand il jouait des cordes... Un peu moins quand le trentenaire troque son fameux banjo contre un synthétiseur. Sufjan Stevens restant Sufjan Stevens, on pardonne au génie de Detroit ce grand écart. D’abord parce que le natif du Michigan est un habitué des projets à contre-courant comme sur «The Brooklyn-Queens Expressway», sorte d’opéra inspiré par une portion d’autoroute américaine, ou le concept d’album-Etat (Illinoise). C’est de ce dernier qu’était d’ailleurs extrait le hit de l’homme orchestre : «Chicago» figurant sur la bande-originale du film «Little miss sunshine». Ensuite, parce que dans le complexe «The Age of Adz», le compositeur ne rompt pas pour autant avec la folk, mais la complète au contraire d’un aspect symphonique largement audible sur le titre phare «Too much». Loin des sentiers commerciaux, avec des titres plus électroniques à l’instar de «Get real get right», la puissance émotionnelle de l’interprète trouve sa force sur le très calme «Futile Devices», «Bad communication», ou «Vesuvius», morceau le plus proche de l’univers du chanteur. Un gros bémol pour «Now that I’m older», et ses râles vraiment pénibles à la longue, à réserver aux oreilles averties. • (CC)