Par Sophie Beertrand
L’image la plus impressionnante lorsque l’on débarque pour la première fois à la Foire internationale du livre de Göteborg est la longue file d’attente pour entrer dans le centre d’exposition. Les Suédois sont prêts à patienter des heures sous la pluie et dans le vent pour rencontrer leurs auteurs préférés. En effet, la principale caractéristique de cette manifestation (la plus importante concernant le livre en Suède) est bien la présence massive d’auteurs locaux qui s’adonnent à des heures de dédicaces et de lectures publiques, comme Henning Mankell ou encore Björn Larsson.
C’est donc une ambiance tout à la fois électrique et bon enfant qui souffle dans les allées de cette foire où, sur les 97 000 visiteurs recensés, seuls 35% sont des professionnels du livre, le reste étant le grand public et les écoles.
Bien que le hall d’exposition accueille 920 exposants de 29 pays différents, la dimension internationale reste assez restreinte. Pour preuve, catalogue d’exposition et journal de la foire n’existent pas en anglais mais sont seulement disponibles en… suédois. C’est la Scandinavie et les pays baltes qui sont principalement représentés au regard de la nationalité des exposants. La littérature africaine était mise à l’honneur, permettant ainsi la présence d’une vingtaine d’écrivains de ce continent. La francophonie s’incarnait à travers des auteurs tels Alain Mabanckou et Tahar Ben Jelloun, tous deux traduits en suédois et faisant partie de la délégation des écrivains invités.
En matière d’échanges de droits de traduction, la Foire du livre de Göteborg n’est pas le moment le plus pertinent pour proposer des titres aux éditeurs suédois : ils sont accaparés par la promotion nationale de leurs auteurs et, le plus souvent, réservent à l’incontournable Foire du livre de Francfort les rendez-vous de ce type. En revanche, elle reste une belle opportunité pour tout responsable de littérature étrangère en quête de découvertes de nouvelles plumes scandinaves. Non seulement parce que les auteurs sont là – et qu’il est très aisé de deviner leur cote de popularité au regard de leur auditoire –, mais aussi parce que le centre de droits réunit les agences littéraires locales et permet ainsi en quelques jours d’y faire son marché.
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