Ludovic Rosmorduc est l'auteur du Tertre des âmes que Bookenstock a chroniqué il y a peu. Il a accepté de répondre à un petit questionnaire et nous l'en remercions vivement!
Présentation de Ludovic Rosmorduc par Baam!
Ludovic Rosmorduc 37 ans, est un pur Tourangeau. Ce statisticien féru de vielles pierres occupe son temps libre entre flâneries dans les cités médiévales et écriture. Sa passion d’enfant pour le merveilleux, mélanges de contes celtes et de récits moyenâgeux, ne l’ayant pas quitté, c’est tout naturellement qu’il se lance dans la rédaction de romans « médiéval fantastique » pour la jeunesse.
Question en préambule: la bio donnée par Baam vous annonce Tourangeau, mais votre nom sonne breton non?
Tout à fait, toute la famille du côté de mon père est d’origine bretonne. Du côté de Brest.
Bookenstock: Le tertre des âmes est votre premier roman. Pourquoi le choix de la fantasy jeunesse?
Ludovic Rosmorduc: Le choix de la fantasy tout d’abord. Si les années passent je n’arrive toujours pas à grandir: les mondes imaginaires, merveilleux où l’épique et le fantastique se côtoient, me font toujours rêver. C’était donc le terrain de jeu idéal, d’autant plus que la liberté est plus grande en imaginaire. Ne sachant pas si je parviendrais au bout de mon projet, j’ai voulu me mettre le moins de contraintes possibles. Pour ces
deux raisons la fantasy s’est imposée.
La jeunesse ensuite. En fait ce n’était pas un choix au départ. C’est au fur et à mesure de la rédaction que je me suis rendu compte que le cœur de cible serait les jeunes lecteurs. Je crois que cela est aussi dû au fait qu’il s’agit d’un premier roman. Lorsqu’on écrit pour la jeunesse on peut se permettre un roman moins long, des chapitres plus courts, privilégier le rythme, l’enchaînement des péripéties, et cela me convenait mieux pour un début. Si j’osais une comparaison farfelue, je dirais qu’il en va de même dans l’écriture ou dans la cuisine: quand on débute, on ne se lance pas dans un projet d’envergure comme la confection d’un lièvre à la royale par exemple. Non, on tente une recette plus simple, ce qui n’empêche toutefois pas d’y mettre tout son cœur pour qu’au final le plat s’avère savoureux!
B: Etes vous un lecteur de Fantasy? Quels sont vos livres de chevet?
LR: En fait, pour être honnête, je dois reconnaître que je ne suis pas un lecteur de fantasy, même si j’ai lu quelques romans assez variés: du Seigneur des Anneaux, au Secret de Ji de Pierre Grimbert en passant par les Dames du lac de Marion Zimmer Bradley. Jeune ado je dévorais aussi une série médiévale fantastique des « Livres dont vous êtes le héros ».
En fait au quotidien je suis plutôt polar (Henning Mankell, notamment). Mais pendant mes périodes de vacances, j’adore me lancer dans de volumineux romans d’aventures moyenâgeux comme les piliers de la terre ou un monde sans fin de Ken Follet, le cercle de la croix de Iain Pears ou encore la cathédrale de la mer de Ildefonso Falcones.
B: Devenir auteur c'est un rêve de longue date ou une envie soudaine?
LR:Ce n’est pas un rêve de longue date en ce sens que je ne me suis jamais cru capable d’écrire un roman. L’idée m’a été soufflée par quelques proches dont mon frère, avec qui nous écrivions de petits scénarios pour des jeux de rôles ou vidéos.Un jour, finalement, j’ai osé me lancer. La rencontre s’est faite de suite. J’ai alors découvert que j’aimais vraiment écrire.
Mon premier roman terminé, je l’ai fait lire à quelques « cobayes ». Les retours ont été positifs, et les critiques constructives. Ma moitié a alors pensé qu’il serait dommage de ne pas donner sa chance au manuscrit. J’ai démarché plusieurs éditeurs, sans y croire vraiment, jusqu’à ce que les éditions BAAM! acceptent mon texte.
B: Quels sont vos premières impression en tant qu'auteur (relation avec les éditeurs, les lecteurs). est ce comme vous l'imaginiez? (moi j'imagine le stress lors de la sortie de son premier roman..)
LR: Pour l’instant, je n’ai pas eu de retour de lecteurs en dehors de mes « cobayes ». Avec l’éditeur, j’avoue que je n’avais pas d’idées préconçues, je ne savais pas du tout à quoi m’attendre. J’ai la chance d’être tombé sur un éditeur très sympathique, à la fois exigeant et compréhensif avec lequel il est très agréable de travailler. Je me suis rapidement rendu compte que l’œil d’un professionnel de l’édition est très précieux. J’en profite d’ailleurs pour le remercier d’avoir donné sa chance à mon premier roman.
Passée la joie de voir son roman dans les librairies, le stress monte un peu effectivement. On se demande quel accueil va être réservé à ce texte qu’on a porté en soi pendant plusieurs années. Les premiers retours sont attendus avec fébrilité!
B: Pour en revenir au Tertre des âmes, elle me plait bien moi cette Sixéla, pleine de débrouillardise. Elle a grandi maintenant, peut on imaginer la retrouver dans un autre roman?
LR: Tout à fait, on la retrouvera d’ailleurs dès mon second roman, prévu aux Editions BAAM!: l’héritière du temps. Ce second roman est une suite en ce sens qu’on y retrouve quelques personnages du premier tome: Sixéla, Yorel et Dungal pour les principaux. Dix ans ont passé, et tout ce petit monde se trouve plongé dans une nouvelle aventure. Mais ce deuxième tome pourra tout aussi bien être lu indépendamment du premier. Il s’adressera d’ailleurs toujours aux jeunes lecteurs, mais pas exclusivement. A mon sens le cœur de cible sera plus large, pouvant convenir sans problème aux jeunes adultes. La frontière « adulte-jeunesse » est dans certains cas floue.
(Là je vous dis que la Phooka , elle était super contente de cette nouvelle)
B: J'ai trouvé que c'était très fort de la part d'un auteur de faire mourir des personnages principaux dans un roman jeunesse. Avez vous hésité?
LR: Non je n’ai pas hésité. Mais d’un autre côté, ce n’était pas non plus prémédité. Je n’ai pas crée mes personnages en me disant celui-ci et celui-là mourront. Non. C’est venu naturellement dans le déroulé de l’histoire. Il ne pouvait en aller autrement. En fait je ne me suis pas vraiment posé la question de savoir si cela se faisait ou pas dans un roman jeunesse. Le destin de ces malheureux personnages m’est apparu peu à peu, au fur et à mesure que l’histoire avançait, jusqu’à devenir inéluctable. J’espère que cela ne choquera pas les jeunes lecteurs!
B: Le roman foisonne vraiment d'idées, on est même parfois un peu frustrés de ne pas en savoir plus sur certains personnages. (Moi je verrais bien un roman à propos du prédicant blanc et du cône de constance par exemple). Avez vous du éclipser certaines parties pour rester dans un nombre de pages raisonnables?
LR: C’est un défaut que vous n’êtes pas la seule à pointer du doigt! Pour ne rien vous cacher, mon éditeur m’avait également fait la réflexion. Il pensait qu’il y avait là matière à plusieurs romans En fait, je ne me suis pas censuré pour rester dans un nombre de pages raisonnable. J’avais envie de faire un roman rythmé, sans temps morts, pour inciter le lecteur à tourner la page; et comme j’ai eu la chance que les idées s’enchaînent, je ne me suis pas appesanti sur chacune d’elles. Compte tenu du nombre de caractères ainsi obtenus, du fait que le public visé était jeunesse et qu’il s’agisse pour moi d’un premier roman, j’ai pensé que le résultat était cohérent ainsi.
B: Vous voyez vous écrire dans un autre domaine que la fantasy?
LR: C’est amusant que vous me posiez la question, car je me le suis moi-même demandé il y a peu de temps!
Du coup pour le savoir je me suis lancé il y a quelques mois dans un roman adulte, contemporain, avec une intrigue policière en toile de fond… mais je pense qu’il est encore trop tôt pour savoir si j’arriverai à mener ce premier projet à son terme. Tout ce que je peux dire, c’est que même si c’est un exercice assez différent,j’y prends autant de plaisir!
B: Quels sont vos projets futurs?
LR: Comme je le disais j’ai signé un contrat pour un deuxième roman, toujours aux éditions BAAM!, qui reprendra certains personnages du tertre des âmes. Je m’apprête à le retravailler avec l’éditeur en début d’année. Je vais également lui soumettre très prochainement un troisième roman (croisons les doigts pour qu’il soir accepté!), toujours fantasy et plutôt jeunesse, mais dans un monde différent des deux premiers.
En parallèle à ma tentative de roman adulte et contemporain je me suis également lancé dans un quatrième projet jeunesse et fantasy, mais là encore je n’en suis qu’aux balbutiements de l’intrigue et il est encore prématuré d’en parler!
B: La parole est à vous (espace libre pour discuter de ce que vous voulez ou nous donner la recette préférée de votre grand mère! :))
Je vais profiter de cet espace libre pour faire la promotion d’un forum pour tous les amoureux de la plume: Cocyclics. C’est l’endroit rêvé pour quiconque a envie de se lancer dans l‘écriture. La philosophie du site c’est l’entraide.
Vous bêta-lisez des textes et en retour vos propres textes sont bêta-lus.
Indispensable pour progresser, garder le moral, et faire de sympathiques connaissances!
Note de Phooka: Je vous mets donc le lien de Cocyclics
En tout cas ce qu'on peut dire sur bookenstock c'est que notre article sur le tertre des âmes attire beaucoup de monde! Alors on croise les doigts pour qu'il soit le succès qu'il mérite!
Pssssittttttttttttttttt, ne partez pas trop loin, nous organiserons dans les jours à venir un concours pour gagner Le tertre des âmes en collaboration avec Baam!!!!