Lors du café stratégique de ce soir (un des plus réussis), Colomban Lebas nous a donné de brillants aperçus sur la prolifération ou, pour reprendre sa précision, sur la dissémination. J'ai eu plaisir à l'écouter citer les époux Toffler et leur concept des trois vagues, cela faisait longtemps qu'on n'en avait pas entendu parler : peut-être serait-il d'ailleurs temps de les redécouvrir.
Mais ce n'est pas l'objet de ce petit billet. A un moment, en répondant à une question, C. Lebas évoque les points communs qui réunissent l'Inde et Israël.
- tous deux ont des frontières menacées par des mouvements terroristes récurrents ;
- tous deux ont des ambitions spatiales indépendantes, qui d'ailleurs se complètent assez bien.
On ne voit pas en effet ce qui pourrait empêcher une collaboration entre ces deux puissances. Pas d'obstacle, donc, mais y a-t-il un aiguillon ?
Il n'en existe pas vraiment non plus, à vrai dire. L'Afghanistan est un moyen indien de contourner le Pakistan, mais il est trop loin d'Israël. L'Iran est un grand souci israélien, mais il ne gêne pas vraiment l'Inde qui a suffisamment de voisins hostiles pour ne pas en chercher un supplémentaire.
S'il y a donc des possibilités au cas par cas, qui s'accorderaient bien au pragmatisme des deux parties, je ne crois pas qu'on puisse pronostiquer une alliance plus durable. Pour l'instant.
Ce qui confirme une loi : "l'Asie", continent si évident géographiquement (quoique) n'en est pas un politiquement. Il y a une Asie de l'Ouest (proche et moyen-Orient) et une Asie de l'Est (du Pakistan au Japon, du Kazakhstan aux Philipines) elle -même très sous-compartimentée.
Ref :je signale toutefois cet article, qui argumente la thèse inverse et décèle un nouveau partenariat stratégique entre les deux pays.
O. Kempf