Le Monde publie dans son édition datée samedi 19 janvier 2008 un article désolant de l’historien
Thierry Wolton (attention ne pas confondre avec Dominique Wolton), véritable
charge contre les libraires et la librairie. Crime de ces derniers, demander qu’Amazon
respecte la Loi Lang en ne pratiquant pas, via le port gratuit des livres, une
ristourne déguisée.
Ce qui est le plus choquant, en dehors d’une défense appuyée d’Amazon, sans
nuance, ce sont les attaques contre les libraires qui à en croire Thierry
Wolton s’en mettent plein la poche : les intéressés apprécieront !
Qui font preuve d’un « corporatisme désuet » (songeons aux disquaires
qui faute peut-être d’avoir pu faire preuve d’un tel corporatisme ont tout
simplement disparu du paysage de nos rues). Quant à la Loi Lang, elle « ne
vise plus tant à mettre en valeur ce "produit" unique qu’à protéger
une profession, les libraires, qui sont les principaux bénéficiaires de l’économie
du livre » (les intéressés apprécieront, bis). Dont on apprend que leur « connaissance
des ouvrages s’arrête à ce que le représentant de l’éditeur leur en a dit ».
Et qu’ils appartiennent à la seule « profession
commerciale à ne prendre aucun risque avec le produit qu’elle vend, puisque le
libraire paye à l’éditeur les seuls livres qui lui ont été achetés, puis il lui
renvoie le reste à ses frais ».
Cette prise de position a suscité une réaction de Lekti-Ecriture, qui lance un « appel pour le livre » sur son site et une pétition.
L’intégralité de l’article de Thierry Wolton est en principe disponible sur le site du Monde (mais attention les articles passent très vite dans la section à accès payant).