Depuis un an, j'ai un compte sur Facebook. C'est ma belle-mère qui l'a ouvert! Avant, j'avais bien trop peur de Big Brother... Une autre preuve que quand ne connaît pas, on ne sait pas! . Cela s'applique à pas mal tout en plus: les différences, les cultures et les réseaux sociaux, alors souvent on craint, on critique, on juge...
Donc, depuis un an, je me suis faite pas mal d'amis FB, j 'ai appris et découvert plein de choses, j'ai renoué avec de vieux amis, j'ai trouvé plusieurs solutions à mes problèmes et lors de la dernière réunion familiale annuelle de ma belle-famille, je me sentais moins comme une étrangère, ayant eu des nouvelles au courant de l'année.
Il y a aussi tous les jeux et demandes qui s'y rattachent (désolée, moi, je n'embarque pas!), les nouvelles passions de certains (musiques, sports, loisirs, etc...), les photos et les nouvelles des enfants et de ceux qui sont à l'extérieur, des choses qui nous ennuient et d'autres qui nous divertissent. Bref, on trouve de tout, pour tout, à tous les moments du jour.
En novembre dernier, un ami du secondaire annonçait son prochain mariage avec la femme de sa vie depuis presque vingts ans et mère de ses deux enfants. Ils prévoyaient un voyage dans le sud et invitait les intéressés à y aller avec eux! Puis, les semaines ont passé et les statuts personnels ont cessé. Hier, il publiait les informations au sujet des funérailles de sa douce dimanche prochain.
Depuis, je suis bouleversée et songeuse à la fois. Je n'ai pas revu mon ami depuis un bon 10 ans, il reste à l'extérieur de notre patelin et je n'avais plus de lien avec lui avant FB. Mais, depuis quelques mois, je m'étais attachée à lui, son histoire m'inspirait et je le suivais à distance. Apprendre la tragédie (un accident de voiture l'impliquant lui aussi), imaginer sa douleur, envisager ce que sera l'avenir pour lui et sa famille, cela m'attriste et hier soir, j'en versais quelques larmes en y pensant.
Je réalise que Facebook est devenu un genre de journal privé pour ses membres, où on y suit la vie de nos abonnés, célébrant les bonnes nouvelles, s'encourageant dans les épreuves de la vie, apprenant par des petites annonces des demandes, des offres, des suggestions au sujet du quotidien. Je comprenais le sens de "réseau", mais depuis hier, je découvre que le mot "social" prend une toute nouvelle couleur: celle de la vraie vie, belle et si fragile à la fois.
J'avais peur de l'inconnu, du voyeurisme, des méchants et autres arnaques avant de devenir membre de Facebook, pourtant, j'y ai plutôt découvert comme une grande famille, des membres avec qui on est plus proche et d'autre moins (comme dans toutes les familles, non?) et contrairement aux sites d'informations conventionnels, les nouvelles y sont personnalisées par ceux qui les partagent. C'est devenu pour moi une chronique quotidienne où la solidarité s'exprime de différentes façons, sur la vie comme sur la mort...