Au Cameroun, l'avocate Alice Nkom, défenseure des homosexuels, déclare avoir reçu des menaces de mort lorsque le Projet d'assistance et d'encadrement des minorités homosexuelles (PAEMH), financé par l'UE, a été révélé.
Sur Internet, certains dénoncent une "promotion de l'homosexualité" venue de l’étranger.
Les axes de ce projet ambitieux sont "Sensibiliser l'opinion aux questions LGBT. Réduire les interpellations et gardes à vue abusives. Assister les détenus. Favoriser l'accès au traitement contre le VIH. Obtenir l'abrogation de l'article 347bis du code pénal condamnant les relations gays et lesbiennes".
Le PAEMH a été lancé le 22 décembre 2010 dans certaines provinces du Cameroun.
Dans un article, le quotidien camerounais Le Jour a annoncé que la délégation de l'Union européenne au Cameroun avait choisi le PAEMH parmi divers programmes sur les droits humains qui lui avaient été proposés après un appel d'offre et finançait le projet pour 300 000 euros.
Les réactions ne se sont pas faites attendre.
Des commentaires hostiles et des menaces ont été publiés sur Internet contre l'avocate Alice Nkom.
Le programme a en effet été échafaudé par l'association des Adolescents contre le sida (Sid-Ado), avec l'expertise de l'Association de défense de l'homosexualité (Adefho) et du Collectif des familles d'enfants homosexuels (Cofenho).
Ces trois structures ont en commun Maître Alice Nkom, la "défenseure des homosexuels", marraine de Sid'Ado et présidente de l'Adefho et du Cofenho.
L'avocate à confié "Je reçois des menaces de mort, d'agressions physiques. D'autres disent que l'État ne restera pas les bras croisés, qu'il faut m'arrêter".
Lorsqu'on lui demande si elle fait l'objet d'une "fatwa", comme certains l'indiquent, elle répond "On ne sait jamais ce qui se passe dans la tête d'un extrémiste. Le fanatisme, insoupçonnable à vue d'œil, peut conduire les gens à commettre l'irréversible le plus idiot, le plus bête...".
D'où vient cette colère?
Maïtre Alice Nkom évoque des jaloux, des xénophobes "qui n'ont pas liquidé leur haine du colon", ou encore des "homophobes traditionnels, qui empruntent vite le raccourci "Tiens! Ce sont les Européens qui ont apporté l'homosexualité au Cameroun et, maintenant qu'ils financent celle qui en fait l'apologie et la promotion, nos enfants ne vont pas résister à la tentation de la rejoindre dans l'espoir d'avoir une petite part du gâteau!""
D'autres nourriraient un sentiment de jalousie.
Stéphane Koche, chef du projet PAEMH et vice-président d'Adefho estime "Des personnes qui auraient souhaité que cette subvention leur soit donnée à elles, et pas à nous. Parce qu'elles pensent qu'elles remplissent les conditions pour recevoir une telle somme d'argent et qu'elles défendent des causes plus justes et plus honorables; bref des causes défendables. Contrairement à nous…".
Maïtre Alice Nkom ne compte pas sur une protection des autorités.
Elle déclare "Je ne crois pas qu'elles considèrent qu'elles me doivent une quelconque protection!"
Et Stéphane Koche ajoute "Le porte-parole du gouvernement pense que nous sommes hors-la-loi. Son conseiller technique n°1 l'a déclaré à la télévision dimanche. Si j'étais menacé, ce n'est certainement pas à eux que je demanderais protection!"
Un blog relaie la haine anti-gay au Cameroun : http://rjc77.centerblog.net/
Seigneur, à quand le droit d'aimer librement?