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L'interview d'Etienne Barillier (3/5)

Publié le 12 janvier 2011 par Acdehaenne

Voilà déjà la troisième partie de ce passionnant entretien où l'on parle encore de Steampunk, mais pas que...

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A.C. de Haenne : On confond souvent l'Uchronie (qui est un sous-genre de la SF) et le Steampunk. Même si on peut trouver des points communs, comment distinguer ces deux genres ?

Etienne Barillier : Ah! Le steampunk se moque de justifier le point de divergence qui est sa base uchronique tandis que le projet uchronique se fonde justement sur l'exploration de cette divergence.

Ainsi le steampunk peut très bien incorporer une explication quasi magique (je pense au très joli Bohème de Mathieu Gaborit) à ce point de divergence. Il peut également ne rien en dire et ne rien en faire, comme si l'auteur nous disait "Nous sommes dans un XIXe siècle déviant, point, passons maintenant à la suite et commençons à raconter une histoire !"

A.C. : Pourrais-tu citer quatre œuvres (tous supports confondus) aux lecteurs du Blog de A.C. De Hænne, que tu juges absolument essentielles ?

E.B. : En roman : La Machine à différence de William Gibson et Bruce

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Sterling.

En bande dessinée : l'événement de cette fin d'année a certainement été la clôture de la série Le Réseau Bombyce de Cécil. 

À la télévision : ne ratez pas la diffusion de la troisième saison de Castle dont un épisode se déroule les milieux steampunk new-yorkais...

Hors catégorie : Boilerplate

A.C. :Ah oui, j'ai vu cet épisode de Castle, c'était super ! Mais alors, quelles pourraient être les raisons de ces choix ? 

E.B. : Il en faut forcément une ? Ce sont des coups de cœur ! La Machine à différence représente un summum du steampunk, pour finir

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comme un roman cyberpunk dans son dernier chapitre, qui impose une relecture de l'ensemble.

Le Réseau Bombyce ? Parce que c'est du steampunk qui ne se déroule pas à Paris, mais dans un Bordeaux Art Nouveau absolument splendide, que nous avons dû attendre des années avant que la trilogie se clôture et qu'il est bon d'avoir un steampunk qui ne soit ni pour la jeunesse, loin de là, ni limité à des jeunes femmes en corset accompagnées par des aventuriers qui sentent bon le charbon...

J'aurais pu citer encore Doctor Who dont le dernier épisode diffusé spécialement pour Noël est une reprise très steampunk de Dickens.

Comme film, autant évoquer quelque chose que je n'ai pas vu. J'attends

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toujours le film steampunk ultime. Alors ce sera le Sucker Punch de Zack Snyder : Une jeune fille internée dans un asile psychiatrique se trouve plongée dans des réalités déviantes et combat des robots samouraïs durant la Première Guerre mondiale... Comment ne pas être attiré par un tel projet aussi jouissivement barré ?

Quant à Boilerplate, regardez le site de Paul Guinan et courez acheter le livre !

Les murmures : Le steampunk s'inspire largement de la société occidentale du XIXe siècle, surtout à partir de la première révolution industrielle. C'était des sociétés largement patriarcales, où les principales ressources (financières, sociales notamment) étaient attribuées aux hommes. Or, dans les RP d'inspiration steampunk, il n'est pas rare de

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voir des personnages féminins revendiquer des positions sociales contemporaines. Du coup, on sort de l'uchronie puisqu'on ne prend pas la peine d'introduire un élément justifiant ce changement de direction. Sauf que même dans ce cas, les hommes conservent la plus grosse part du gâteau. Quel serait votre avis sur cette "question", qui est plus une réflexion d'ailleurs ?

E.B. : Quitte à faire du RP, autant jouer un personnage intéressant, non ? Je crois que tout est là. Le RP permet une plus grande liberté dans l'imagination, qui peut se démarquer encore plus dans l'étrangeté matriarcale.

Le steampunk se déroule dans un cadre historique, mais utilise de nombreux types littéraires. On peut trouver la jeune femme en détresse, l'espionne, mais aussi des personnages historiques comme Ada Byron qui touche au pouvoir suprême dans La Machine à différence, ou la mère courage dans Boneshaker, ou enfin l'héroïne adolescente, comme dans Leviathan de Scott Westerfeld... Les amateurs d'héroïnes steampunk devront se jeter sur le roman de Neil Carriger, Sans âme, à paraître chez Orbit !

A.C. : Il est l'heure à présent de parler du médium par lequel j'ai eu le plaisir de te connaître : le podcast. En effet, depuis presque un an maintenant, tu animes, avec ton compère Laurent Queyssi, Le Palais des Déviants. Comment est née cette idée ? Peux-tu nous en parler afin de le faire découvrir aux lecteurs du blog ?

La suite, dès demain...

A.C. de Haenne


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