Smith Westerns
Dye It Blonde [Fat Possum]
Janvier 2011
Les Smith Westerns, j'avais écouté en 2009 : un son crade au possible, parodiant la décadence lo-fi à coups de mimiques blues et d'imperceptibles paroles naïves gâchées par la friture sonore usuelle. Autant vous dire que la version 2011 des Smith Westerns, c'est du flambant neuf. S'ils avaient affirmé vouloir sortir des tubes il y a deux ans, on aurait bien rigolé ; maintenant, on pèse chaque lettre de leurs phrases ambitieuses. Ce groupe, c'est le cas de figure classique des lycéens arty et gros branleurs, accordant plus d'importance aux seins de Katy et au prochain hit de MDMA qu'au contexte socio-politique de la racine carrée du G8. Bizarrement, leur nouvel art n'a rien de flou. On n'en veut même plus au chanteur Cullen Omori de se la péter un peu et de forcer le mauvais goût lors des interviews. Glam et très léché, Dye It Blonde se présente comme une petite bombe de rock adolescent acidulé et inspiré. Les guitares ont un son feutré qui secoue et la voix, tout de même un peu soufflée, prend tout son sens. Pour un truc de jeunes, cet album est incroyablement crédible ; il sonne professionnel sans vraiment l'être. Dye It Blonde est sans hésiter la première grande claque de l'année : rentre-dedans, mélodieusement sensible et hautement addictif. On vous crache de la jeunesse en pleine face, et vous en redemanderez.♫♪