La voleuse de vie

Par Liliba

Gaël CHATELAIN

La voleuse de vie n'est pas un roman traditionnel, non par son contenu, mais par la manière dont l'auteur a voulu le diffuser. En effet, après la parution de son premier roman Les solitudes additionnées, Gaël Chatelain a souhaité trouvé un autre créneau de distribution pour La voleuse de livre que la publication chez un éditeur.

Ainsi ce roman n'est disponible que sur le web, en français et en anglais, et comporte des vidéos et une musique composée par l'auteur (comme des bonus pour un DVD) et expliquant le déroulement de l'histoire, la psychologie des personnages ou bien ce que l'auteur a voulu exprimer à travers telle scène ou dialogue.

Autre originalité, c'est vous, lecteurs, qui fixez le prix que vous décidez de mettre pour acheter cette oeuvre. Sur le site de La voleuse de vie, vous pouvez choisir le montant qui vous semble juste (de 0€ à ... là jusqu'où ira votre générosité, l'auteur ne fixe pas de limite maximum !). En effet, Gaël Chatelain ne recherche, à travers cette diffusion originale, non pas tant la fortune, que le fait d'être lu, connu et reconnu (finalité de tout un chacun qui écrit).

En ces temps de polémique pour ou contre le livre numérique, ou sur la mort programmée (ou non) du livre-papier, l'auteur offre une alternative d'un livre proposant une vraie histoire, agrémentée des petits plus des vidéos et bandes sons. A mon sens, la seule façon intéressante de faire vivre un livre numérique, qui sans les attraits de ces bonus me semble moins attractif qu'un livre traditionnel imprimé, que l'on peut regarder, toucher, sentir, corner et sur lequel on peut annoter ses pensées...

Je vous encourage donc à vous lancer dans cette aventure de lecture hors du commun ! Vous pourrez ensuite transmettre à Gaël Chatelain vos commentaires par mail, lui faire part de vos impressions, mais également en parler sur la page Facebook dédiée.

Ce qu'en dit l'auteur : « La Voleuse de vies » est l’histoire croisée de deux femmes, Claire et Marie. Claire, un peu moins de trente ans se souvient de son enfance, de son adolescence et de sa vie de jeune adulte. Marie, bientôt quarante ans se pose des questions sur sa vie, professionnelle, personnelle. Le roman commence par l’arrestation de Claire, visiblement dénoncée par Marie. Tout au long du roman, l’on découvre que quel que soit son âge, les questions, les angoisses et les envies restent les mêmes ; seules les réponses divergent.
« La voleuse de Vies » n’est pas un roman policier, pas un roman à l’eau de rose, pas un roman humoristique, pas un roman introspectif sur la nature humaine mais est un mélange de tous ces genres. Un peu comme « Les Solitudes Additionnées », il va chercher ce qui peut nous pousser à faire ce que l’on aurait jamais imaginé pouvoir faire.
Comme vous le savez peut-être, suite à une fâcherie avec mon éditeur, je cherche toujours un éditeur… je n’ai que des retours positifs de ceux-ci sur les qualités littéraires de « La Voleuse de Vies » mais aucun pour le moment qui ne veuillent se lancer dans l’aventure. Beaucoup me demandent la «suite» des « Solitudes Additionnées » et je vais appliquer à mes livres ce que je n’ai de cesse de dire pour ma vie : elle est trop courte pour attendre qu’un hypothétique éditeur se lance. Je profite donc de ce formidable outil qu’est internet pour faire ce que j’aurais du faire il y a un an : devenir mon propre éditeur.
Alors je sais bien, ce n’est pas comme ça que je vais devenir Musso ou Levy… et alors ? Je préfère largement échanger avec quelques milliers de lecteurs plutôt que d’attendre d’être édité et laisser mes manuscrits au fond d’un tiroir.
Et… qui sait… je serai peut-être le premier auteur à se (re)lancer grâce à internet. Mais ça… ça ne tient qu’à vous !!! Faites passer le message, parlez en autour de vous.
Les « pré-réservations » sont ouvertes. La première impression est prévue pour le mois de Juin.

Je viens donc de terminer La voleuse de vie, et j’ai adoré ce roman de bout en bout ! J’ai beaucoup aimé l’histoire, assez mystérieuse et dont on n’a les tenants et aboutissants que tout à la fin, et surtout l’art que l'auteur a d’écrire en faisant parler et penser des femmes. Je me suis totalement reconnue dans plusieurs passages, j’ai identifié pas mal de questions que parfois je me pose, bref, je trouve son regard très juste, et très aimant également. Marie, la femme de 40 ans, bien que très différente de moi, se pose énormément de questions sur la vie, son couple, sur l'ennui qu'elle ressent, sur la routine qui la terrasse et sur ce qu'elle voudrait vivre pendant les quelques années où elle se sentira encore jeune. Questions que toute femme de cet âge, mariée depuis plusieurs années, se pose... Elle m'a touchée, bien qu'également souvent énervée car c'est tout de même une sacrée peau de vache et égoïste. Les réponses données par Philippe, son mari, sont très intéressantes et pourraient permettre une jolie introspection sur son cas personnel...

A l'inverse, Claire se veut libre de toute contrainte et de toute loi et on se prend à l'envier... J'ai juste été un peu déçue par la fin et totalement étonnée que Claire mettre son grappin sur l'homme qu'elle a choisi (je ne peux pas vous dire lequel, ça gâcherait votre plaisir de lecture !) qui à mon sens est tout de même bien falot. Cela contredit sa morale personnelle (déjà, se mettre en couple, si on veut rester libre de sa vie, c’est totalement contradictoire, puisque la vie de couple, même heureuse, est tout de même une succession de compromis…) et je ne vois pas ce qu’elle lui trouve. Je l’imagine plus en mangeuse d’homme, ou en consommatrice plutôt que de jouer à faire l’amoureuse avec cet homme sans grande envergure et personnalité, un peu pleurnichard… ça ne correspond pas à son caractère ! (et c’est décevant, tout ça pour ça… il ne vaut pas les risques qu’elle court…).

Le style de l'auteur est agréable à lire et accessible à tous ; il se qualifie d'ailleurs lui-même d' "auteur populaire" et colle bien avec la trame du roman.

Sinon, j’ai adoré le côté ludique et interactif des petites vidéos. On peut cependant regretter que le système ne soit pas plus exploité et qu'on n'ait pas une vraie interactivité, quelque chose de plus poussé que les vidéos-interviews de l'auteur. Des personnages filmés, des dialogues lus, des lieux identifiés... bref, les possibilités sont innombrables et je me suis sentie un peu lésée par le peu offert.

Je pense en effet que les bonus que permettent internet sont les seuls avantages du livre numérique, auquel je suis en général totalement réfractaire. J'ai en effet eu un peu de mal à me conditionner pour lire sur mon ordinateur, qui est principalement un outil de travail sur lequel je planche 8 heures par jour (et de plaisir pour bloguer, certes). Ce n'est qu'affalée dans mon lit, l'ordinateur sur les genoux, que j'ai réussi à me détacher un tant soit peu de l'écran et entrer dans l'histoire (en prenant bien soin de choisir une date où mon mari rentrait tard, parce que l'ordinateur dans le lit, c'est une cause de grande crise de couple !).

J'ai eu du mal également à ne pas m'attacher aux détails : mon œil exercé de correctrice n’a pas pu s’empêcher de relever petites coquilles ou fautes de typographie… Pas évident de me dire que je ne faisais pas de la correction de texte, même avachie en chemise de nuit avec mon ordi sur les genoux ! J'avoue que la souris m'a plus d'une fois démangée, mais comme le document est en PDF, j'étais de toute façon bloquée pour apposer ma griffe...

Et puis, et puis... le papier m'a manqué... mais ça n'est pas un scoop, je m'en doutais, tant j'aime l'objet livre autant que la lecture en elle-même...

Cela reste quoi qu'il en soit une expérience originale que j'ai beaucoup appréciée et que je vous conseille !

Bob en avait parlé et plusieurs blogueurs l'ont déjà lu : Enfin moi a beaucoup aimé ce roman et a interviewé l'auteur, Ma bibliothèque bleue a également apprécié sa lecture, de même que Sandrine Sylvie ne l'a pas encore lu mais semble dubitative sur la démarche, Mon ptit salon de fille a été déçue, ainsi que Moustafette et Saraswatie.

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