A ceux que mon billet “Génération Mitterrand” a interpellé, je conseille la lecture de ce billet d’Edwy Plenel (gratuit) sur son blog autour de son travail de journaliste et des enseignements de la présidence Mitterrand.
Dans les commentaires du billet, j’écris ceci :
” Merci pour ce billet, même si j’avais déjà lu ce texte en introduction du livre “le Journaliste et le Président”.
Je suis en accord avec votre analyse des zones d’ombres de cette présidence et avec la nécessité pour la gauche, en vue de 2012, de bien faire l’inventaire de cette double présidence de François Mitterrand.D’accord également avec cette volonté journalistique commune d’apporter les mauvaises nouvelles.
Pourtant, entre l’ombre et la lumière, deux choses me viennent à l’esprit. D’abord, cette farouche volonté mitterrandienne d’union de la gauche, de critique des institutions de la Ve République, et aussi cette capacité à être une gauche de gouvernement qui tente de transformer les choses, du moins dans le premier septennat.
Ensuite, j’analyse les différences entre l’homme d’opposition et l’homme de gouvernement avec le prisme du dilemme décrit par Sartre dans les “Mains Sales”. Ainsi, je vois dans le Mitterrand d’opposition (et sur des actes au pouvoir comme l’abolition de la peine de mort etc…), le Hugo des “Mains Sales”. Garçon idéaliste, remplit de bonne volonté et
qui n’accepte pas les compromis. (cf son discours à Epinay sur la rupture avec le capitalisme).
Ensuite, le Mitterrand de pouvoir s’est mué de Hugo en Hoederer, l’autre personnage des “Mains Sales”. Celui qui déclare : “Moi j’ ai les mains sales. Jusqu’aux coudes. Je les ai plongées dans la merde et dans le sang. Et puis après ? Est-ce que tu t’imagines qu’on peut gouverner innocemment ? “
Complexe et interminable débat. Peut-être notre rôle de journaliste est-il de démasquer les “Hoederer” en étant fidèle aux “Hugo” ? “