Tunisie : les établissements scolaires fermés

Publié le 12 janvier 2011 par Mcetv

Après une nouvelle journée d’affrontements en Tunisie, le gouvernement tunisien a annoncé lundi la fermeture « jusqu’à nouvel ordre » des écoles et universités dans tout le pays

D’après Libération, les Ministères de l’éducation et de l’enseignement supérieur tunisiens annoncent : « À la suite des troubles survenus dans certains établissements, il a été décidé de suspendre les cours jusqu’à nouvel ordre à parti de mardi ». Ils ajoutent également le report des examens en cours : « En attendant l’aboutissement des enquêtes ouvertes pour déterminer les responsabilités des actes de vandalisme commis, les examens actuellement en cours dans les universités seront suspendus et reportés à une date ultérieure ».

Suicides et morts : la Tunisie en plein chaos

L’insurrection, menée sans relâche en dépit de nombreuses victimes (entre 21 et une cinquantaine de morts depuis le début des évènements selon les sources), a fini par conduire à la fermeture des écoles et des lycées lundi. Malgré les promesses du président Zine El-Abidine Ben Ali, qui s’est engagé, dans un discours télévisé, à multiplier les emplois et à augmenter les salaires durant les deux prochaines années, les jeunes ne comptent pas en rester là. Trois localités, Kasserine, Thala et Regueb, ont été le théâtre d’affrontements avec les forces de l’ordre. Hier, des manifestations se sont déroulées dans le centre de Tunis. À l’hôpital de Kasserine, le personnel est dépassé par cette situation. On y évoque des « cadavres éventrés, à la cervelle éclatée ».

« Après tout ça, on n’aura même pas de travail »

Suite à l’immolation de Mohamed Bouazizi, 26 ans, le 17 décembre dernier, tout a basculé. Le garçon qui, en dépit de ses nombreux diplômes, n’avait pu trouver qu’un emploi de vendeur de fruits et légumes avait tenté, dans un geste désespéré, de faire enfin comprendre sa détresse. D’autres jeunes se sont suicidés, notamment un lycéen qui craignait d’être renvoyé de son établissement. Dans le quotidien Libération, plusieurs jeunes tunisiens témoignent. « On est en colère à cause de tous ceux qui sont morts. On ne pensait pas qu’une telle chose était possible » déclare une lycéenne de 16 ans. Elle ajoute : « Toute cette histoire nous intéresse. On va avoir notre bac, puis on ira à la fac, et, après tout ça, on n’aura même pas de travail ! Vous le voyez bien, les taux de chômage sont énormes. À quoi bon étudier, faire des efforts, si au bout il n’y a pas de travail ! Et puis maintenant, ils disent qu’ils vont créer des emplois. Pourquoi pas avant ? Pourquoi seulement maintenant, quand on a brûlé des bâtiments, quand des jeunes sont déjà morts ! C’est trop tard ! »

Lauren Clerc


Photo CC @ Max PPP pour le Post