L’instant qui fuit (Jean Mambrino)

Par Arbrealettres


L’instant qui fuit est loin de tout,
plus loin que les nuages là-bas,
plus loin que le passé dissous, que l’avenir
à l’avance effacé, réduit à rien,
comme le ciel confondu
avec l’espace, où diminuent
les chants d’oiseaux, par-dessus
l’atrocité du monde.
Le soir tombe, si las, sur les coeurs
cruels, vaincus par leur malignité.
Pourtant demeure encore un froissement
d’ailes, au bout du firmament,
sur les confins d’un autre ciel,
où un souffle inconnu murmure l’on ne sait
quel accompagnement de paix.

(Jean Mambrino)