Laponie chérie!

Par un fabuleux jour de décembre, sous la neige canadienne, avec la tête dans le cul et la gueule de bois pour seules amies, nous recevons un curieux message : la griffe Marlies Dekkers nous invite à un voyage presse de quatre jours. Hum ! On en avait déjà entendu parler de ce genre de trip, mais on pensait plus à une légende urbaine ou à un prestige réservé à l'élite plutôt qu'à une réalité pouvant atteindre notre modeste boite e-mail. C'est d'ailleurs pourquoi, au départ, on est sceptiques : « C'est quoi ce spam encore ! Putain, si maintenant ils commencent même à nous envoyer des messages bidon pour des voyages couture, on n’est pas sortis de l'auberge ! Les gars, on est bons pour la dépression... ». Que nenni ! Trois coups de téléphone aux Pays-Bas plus tard, et avec une attachée de presse un peu surprise, la réalité se transforme en rêve : nous nous retrouvons dans un avion qui, en plus de nous envoyer au septième ciel, va nous faire atterrir à destination d'un des plus beaux joyaux que la planète ait à nous offrir : la Laponie. Le pays du grand Monsieur à la barbe blanche et au costume rouge est surréel. Il n'y a pas vraiment de mots pour l'expliquer puisque une fois sur place, les bouches sont grandes ouvertes mais rien n'en sort. Bouches bées. La contrée mérite bien sa réputation de pays mystique ou règnent lutins et autres énergumènes. Les paysages sont tellement beaux que l'on a l'impression qu'ils n'existent pas, que ce sont des décors de cinéma. Mais pourquoi donc la designeuse de lingerie (qui plus est) nous embarque dans un pays où même la plus chic des Finlandaises aurait du mal à se foutre en dessous devant la cheminée ? Étrange, non ? « C'est Noël ! Autant le fêter au pays de toutes ses histoires ! ». C'est à peu près la réponse à laquelle nous avons eu droit. Marlies Dekkers serait-elle altruiste ? Il faut croire que oui : balade en chiens de traîneau à vous remettre la plus férue des rédactrices en mode activiste pour la planète, socialisation avec nos amis les rennes plus peluches que réels, et parcours en scooter des neiges digne de Koh-Lanta, la marque nous a gâtés d'un retour à la nature des plus efficaces. La beauté de ce voyage n'a pas d'égal à nos yeux, c'est certainement l'une des plus belles contrées que nos pieds aient jamais foulées. Et pourtant, l'appréhension était grande... à la réception de la liste des invités, on a été refroidis, ou plutôt il était temps de prendre un Valium : beaucoup, beaucoup de Hollandais ! Sans vouloir faire dans le cliché, le Hollandais n'est pas vraiment réputé pour faire partie du peuple le plus accueillant du monde, et encore moins le Hollandais couture. Pourtant, après que tous aient délaissé leurs après-skis Chanel et leurs combi Moncler pour se retrouver empaquetés comme des Bibendum dans la même tenue rouge (dieu merci, couleur de l'hiver !), l'ambiance ne fut pas si glaciale. Il n'y a pas de doute, le froid rapproche. Pire peut-être, les mets succulents et traditionnels servis à chaque repas ou simplement les flots de vins ingurgités (simplement pour nous réchauffer, nous sommes bien d'accord !) ont certainement contribué à une convivialité qui ne s'est malheureusement accentuée qu'en fin de séjour. Malgré tout, les rencontres étaient là : le Lapland Crew est né. Entre Sophie d'alerte à Liège, Immi de la plate-forme Ü ou encore Véronique du magazine Femmes d'Aujourd'hui, on peut dire qu'on s'est bien fendus la gueule. S'entendre raconter à quoi ressemble la femme qui porte du Marlies Dekkers d'hier et d'aujourd'hui par une rédactrice qui a de la bouteille, c'est juste exquis. Moment inoubliable. Tout comme quand vous partez marcher dans une neige vierge dans une étendue de forêt immaculée et que là... un mari, basé comme une armoire à glace, beau comme un rêve, vous fait du feu par -45°. Moment inoubliable. Tellement inoubliable qu'on aurait pu kidnapper tout le monde, forcer le Lapon sexy à nous épouser avec un fusil sur la tempe, et rester là pour toujours. Ça aurait fait un bel épisode de Faites entrer l'accusé. Si son but était déjà de nous charmer à la base par un lieu magique qui ne pourra jamais s'effacer de notre mémoire, alors Marlies Dekkers a gagné... Et pourtant, force est de croire que la seule envie était certainement que l'on soit loin de tout pour être objectifs. Objectifs, on ne peut pas l'être, on n’est pas du tout concentrés. Là où tu as merdé, Marlies, c'est qu'il aurait mieux valu que le guide des montagnes soit moche et surtout qu'il ne sache pas faire du feu dans la neige. Ça perturbe trop. Enfin, la Laponie, on y retournera sans aucun doute, et ça ne sera pas à cause du mari mais bien grâce à Marlies Dekkers.Bien à vous.