Magazine Côté Femmes
C'est bien joli de parler de Laponie, de la femme qui nous y invite et compagnie, mais finalement, on ne parle pas de l'essentiel : la collection. Alors, comme on l'a signalé auparavant, Marlies Dekkers, ça ne nous parle pas des masses. On sait bien évidemment qu'elle fait de la lingerie, qu'elle est vendue à l'Inno, et on a eu droit à quelques vérités de copines connaisseuses. Rien de bien affriolant. Et puis, on n’a pas eu vraiment besoin de se poser la question « quelle est notre taille de soutien-gorge ? ». Alors la lingerie, vous comprenez... C'était avant Marlies Dekkers. Déjà parce que l'avantage était mes compagnons de route : Véronique Gilon, journaliste mode à Femmes d'Aujourd'hui, nous a scotchés en nous racontant l'histoire de la femme Dekkers. Un vrai orgasme. On peut vous dire qu'elle a de la bouteille, la jolie rousse. En définitive, ça tombe bien l'orgasme, parce que c'est un peu son boulot à Dekkers. S'acoquiner, c'est le mot clés des collections lingerie de La demoiselle. Alors oui, une femme sexy c'est certain, mais pas n'importe laquelle. Une femme populaire et moins sévère que ses collègues plus couture. Le génie de l'entreprise Dekkers réside dans le fait de se rendre accessible à toutes sans concession. Les caractéristiques ? Des bandes qui forment des ouvertures. Sortes de bondages de la poitrine, très sexe et pourtant raffinés. Dans le dossier de presse, la liste des starlettes, des actrices confirmées et autres chanteuses pop portant du Dekkers est impressionnante. Elles ne s'y trompent pas, les minettes...Bon, alors malheureusement, on n’a que des images très partielles du show qu'on a vu pour cause de collection encore Top Secrète. On reste dans la même lignée que les collections précédentes mais il faut l'avouer, avec une nouvelle vision que se ressent dans les accessoires. Oui, on pourrait faire un article ultra positif parce qu'on a été rincés comme des Pantagruel. Faut pas se leurrer, en plus du voyage aux frais de la princesse, on en a quand même reçu du goody bag ! On ne dit pas le contraire ! Mais il serait de mauvaise foi de dire que la griffe n'a pas tout fait pour présenter sa collection dans les règles de l'art : décors importés d'Amsterdam sous la forme de six « chapitres » à découvrir, mannequins aux moues boudeuses et professionnelles, et groupe jazzy à l'attitude trendy. Forcément, si c'est bien fait... on s'en branle des cadeaux et on ne peut qu'apprécier. Une collection Fall/Winter 2011 qui s'agrémente de petits détails qui vont faire toute la différence : culotte et soutien bijoux, veste boléro et mini pull marin assortis, imprimés floraux originaux, Marlies Dekkers propose… et ça marche. On flashe sur le pull marin noir et rose poudre, on adhère à l'originalité d'un boléro en compromis avec ses sous-vêtements, et cette envie de montrer sa lingerie correspond à une tendance du « dessous-dessus ». Elle vise juste. Finalement, ça lui va bien à Marlies Dekkers de nous avoir proposé ça. Ça va bien avec son physique : espiègle, sexy et original. Mais ce qui est encore plus cool, c'est que ses thèmes, « la muse » et l'amour, qui auraient pu être complètement ringards (soyons honnêtes !) finissent d'asseoir cette collection. Elle crée et son nouvel amoureux compose la musique de son défilé. Comment ne pas apprécier et éprouver de la force dans ce show ? C'est impossible. Vous ne pourrez peut-être pas ressentir ce message en voyant les ensembles sur les portants de la galerie Inno, mais ce qui est sûr, c'est que l'intention y est. On confirme. Alors, pour conclure, qu'est-ce qu'il faut retenir de ce voyage en Laponie ? Des maris qui font du feu dans la neige ? Non, plutôt un incroyable sentiment de liberté, une chouette dame qui avait envie de partager des émotions et qui finalement érotise le corps de la femme sans la rendre vulgaire. C'est chouette tout ça, quand même... Bien à vous.