Jack London
Alice jeunesse
75 pages
Résumé:
Dans le Grand Nord canadien, un homme, accompagné de son chien, tente de rejoindre ses compagnons. Mais il ne connaît pas tous les dangers du froid, et il n'a pas écouté les précieux conseils du vieux trappeur…
Mon commentaire:
Construire un feu est un livre puissant et marquant. C'est une courte novella, au ton dramatique. Plus le récit avance, plus la progession vers le drame que l'on suppose est inévitable.
L'histoire met l'emphase sur le froid et le gel. Le froid est partout. Il nous entoure et il peut être dangereux. Le feu lui, agit comme un objet salavteur, tant pour l'homme que pour le chien qui l'accompagne. Le feu est puissant. Il permet la vie. Il permet d'avoir chaud et de survivre.
L'homme marche en forêt. Jack London nous décrit la forêt sous la neige, les congères, les sources d'eau qui peuvent être fatales. Il nous met en garde contre les pièges que l'hiver amène avec lui. L'homme du récit vit une véritable descente aux enfers. Il n'a pas écouté les conseils d'un vieux trappeur. Il aurait pourtant dû...
Les chapitres, très courts, donnent encore plus de rythme au récit. Les pages défilent, on retient notre respiration. L'homme de l'histoire commence à se frayer un chemin dans la forêt en étant totalement inconscient du danger. Il est insouciant, ne pensant qu'à rejoindre ses amis qui l'attendent. Peu à peu, la panique commence à le gagner. Il ne perçoit plus le froid comme uniquement du froid. Les températures ont maintenant de l'importance puisque sa vie est en jeu.
Construire un feu est un petit chef-d'oeuvre du genre, mais c'est aussi un texte très dur à l'écriture puissante. Il donne l'impression d'être tout simple, mais c'est un texte habilement construit. Peu à peu, la panique gagne le lecteur autant que le personnage principal. On sent la menace planer et le froid glacial nous envahir. C'est un tour de force! Les erreurs, aussi infimes soient-elles, ne pardonnent pas dans un froid aussi mordant...
Un texte à lire.
Quelques extraits:
"Face à la nature hostile qui le cernait, il ne songeait pas à la fragilité de la condition humaine, ni à la place insignifiante de l'homme dans l'univers, ni non plus à la résistance des mammifères aux températures extrêmes [...] Il se demandait encore moins, quand meurt un homme, s'il en reste quelque chose... Quarante-cinq degrés sous zéro ne l'impressionnaient pas plus que soixante degrés. D'un tel froid, tout ce qu'il savait, c'est qu'il faisait mal." p.15
"Au-delà de quarante-cinq degrés sous zéro, il ne faut pas voyager seul." p.56
"Du feu dépendait sa vie ou sa mort." p.57