par Pierre Croizet
Vous vous rappelez de ces vieux mots désuets : rabais, ristournes, soldes… ?
Et le pire de tous : yield management ?
Celui là il était vraiment dur à placer à table. Surtout à une table d’hébergeurs…
Rappelez-vous : “Hors de question que je casse mes prix”, “Je peux offrir l’apéro, mais pas plus et c’est pas négociable”, “Si je baisse de 5% le deuxième week-end de janvier, ça irait ?”…
Finalement, tout le monde a lâché l’affaire, sauf les chaînes hôtelières ou de camping et puis on est passé à autre chose.
Et puis voilà 2011. Avec du nouveau sous le sapin.
On connaissait les coupons de réduction, ils sont là, de plus en plus forts, et ils sont accompagnés des deals. Et juste derrière eux, l’ombre inquiétante du Google Merchant Center se profile, depuis les USA et le Royaume-Uni.
Mais que se passe-t-il ?
Les coupons de réduction servent à booster ses ventes ou à améliorer ses taux de conversion en proposant des rabais dont le client pourra bénéficier à condition de présenter un bon imprimé, autrement dit, un coupon.
Un exemple de couponing : le nouveau service Tripadvisor proposé aux prestataires adhérents (Merci à Pascal B.)
Cette pratique est en train de connaître un essor fulgurant, y compris en matière de tourisme. La raison ? Une révolution venue des Etats-Unis : la forme évoluée des coupons s’appelle désormais “le deal”.
Pourquoi pas des deals “tourisme” prochainement ?
Le principe est très simple : un marchand (hébergeur, gestionnaire d’activité, musée, que sais-je ?) propose un deal. Par exemple, le saut en parachute sera vendu au prix de 20€ (au lieu de 100€), à condition qu’au moins 20 personnes s’inscrivent pour acheter la presta.
A grand renfort de web 2.0, facebook, twitter and co, en quelques heures, vous vous retrouvez avec plus de 1000 inscrits (ce cas est réel) !
Le site phare de ce nouveau sport (le deal, pas le parachutisme) s’appelle groupon.fr. Et ses confrères s’appellent kgbdeals.com ou letrader.fr.
Attendez-vous à une déferlante dans les mois qui viennent.
Pourquoi s’y risquer en tant qu’offreur ? Tout simplement parce que vous êtes sûrs de vendre, si votre prix est vraiment cassé. Une aubaine pour distribuer les semaines les plus difficiles à louer : locations d’hiver en bord de mer, entre-ponts du mois de mai, amorçage de saison… Conséquence, en exagérant un tout petit peu, plus besoin de faire du yield : si je sens un coup de mou dans les résa, je lance un deal ou des coupons et le tour est joué !
Pas étonnant que Google ait tenté de racheter groupon fin 2010. Il a échoué mais rendez-vous au prochain épisode…
… qui pourrait prendre le nom de Google Merchant Center. Ce nouveau service, valable pour l’instant seulement aux USA et au Royaume-Uni vous permettra d’importer des offres produits dans Google shopping, Google Products Ads et Google Commerce Search.
Google Shopping existe déjà en France. C’est à gauche juste en dessous de “images” et “actualités”. Ce moteur vous permet de placer vos offres produits dans Google, en relation avec les requêtes des internautes.
Google Product Ads, c’est la possibilité d’enrichir vos annonces AdWords, avec des extensions de produits, c’est-à-dire tout un tas de choses non prévues aujourd’hui : des prix détaillés, des images, etc. éventuellement regroupées sous la forme d’un flux xml et agrémentées de, pourquoi pas ?, des coupons !
Quant à Google Commerce Search, c’est peut-être le service le plus innovant de ceux que je viens de citer. L’objectif de Google est d’optimiser encore la vente de produits sur Internet. Je résume le principe : pourquoi perdre du temps à taper le nom d’un produit (par exemple séjour au ski) et à chercher les meilleures offres sur tout un tas de sites, plus ou moins fiables, alors que vous pourriez vous contenter de saisir votre requête et d’attendre (moins d’une seconde) que Google vous présente tous les produits repérés sur Internet ?
Il ne reste plus qu‘à tenir compte de la localisation de l’utilisateur pour resserrer les choix autour de soi et on a une jolie mixture de marketing géo-contextualisé ou géo-personnalisé.
A quoi cela nous amène-t-il ?
- Si vos produits (séjours, stages, entrées… ) sont directement proposés aux internautes par Google via des flux xml, que faire de vos sites (ils seront court-circuités, autant se contenter de gérer une base de données) ?
- Si les deals se déroulent sur de nouvelles places de marché comme Groupon ou Google, a-t-on vraiment besoin de centrales de résa en front office ?
- Si le format de données est universel parce qu’imposé par Google et consorts, faut-il imaginer que les prestataires payent les offices de tourisme pour rentrer les données à leur place ?
A votre avis ?
LES COMMENTAIRES (1)
posté le 23 mai à 10:52
A vrai dire, les deals tourisme existent déjà ! Notamment sur ce site d'achat groupé dont tu ne parles pas dans ton article :
Economizze