Et Oskar est le moteur de cette «histoire de famille» qui attend d’être découverte. Son père est mort un an plus tôt dans les attentats du 11 Septembre et ça, ça ne s’explique pas, ça ne se comprend pas, quand on a neuf ans. Et lorsqu’il trouve dans les affaires de ce père disparu une clef à l’intérieur d’une enveloppe où se trouve seulement le mot «Black», Oskar se dit que cette clef apportera les explications manquantes.
Si ses recherches le mènent de rencontres en rencontres (il y a des millions de serrures qui pourraient être ouvertes avec cette clef et il y a beaucoup de «Black» à New-York) qui lui en apprendront sur le monde des adultes et lui-même, on découvre aussi en parallèle l’histoire de ses grands-parents, immigrés allemands.
Un thème qui pourrait sembler lourd mais qui ne l’est à aucun moment. Un ton aéré et dynamique dans la narration de ce petit garçon intelligent, vif et sensible. "Extrêmement fort et incroyablement près" est un roman particulièrement touchant mais jamais pathétique. Il ne manque ni d’humour ni d’inventivité et fait preuve d’une certaine clairvoyance sur le travail de deuil et les absents qui nous font changer.
Ponctué de photos qui imagent et accentuent le propos, ce roman m’a positivement interpellée, malgré ma réticence à y entrer. Comme quoi, il est souvent bon de dépasser ses a priori…
Deuxième roman du tout juste trentenaire Jonathan Safran Foer, "Extrêmement fort et incroyablement près" a beaucoup fait parler de lui à sa sortie et c’était mérité.