Lorsque Gad (oui, on s'appelle par nos prénoms, on est super proches) dit "c'est mignon", ce n'est pas moqueur, c'est réellement parce que c'est mignon. Il est en va de même pour qualifier le film Les émotifs anonymes. C'est réellement mignon. C'est à dire que c'est mignon, pas mièvre, ni dégoulinant de sensiblerie, et pas non plus fouillé dans un tripatouillage de sentiments à la Isabelle Huppert, non, c'est mignon tout court, et ça fait du bien.
L'histoire est assez simple : Jean-René, patron d'une chocolaterie, hyper-émotif, embauche Angélique, super-émotive, comme vendeuse chargée de promouvoir ses chocolats auprès des boutiques de la région. Mais Angélique ne postulait pas pour le poste de vendeuse, elle est chocolatière... Seulement, ils sont l'un comme l'autre bien trop timides, que ce soit pour mener un véritable entretien d'embauche ou pour oser faire part de l'erreur.
Angélique participe à un groupe d'émotifs anonymes, Jean-René voit un psy, ou un coach ; la première fait des efforts monumentaux pour surmonter ses bouffées d'angoisse, le second se voit confier des exercices par son coach : toucher quelqu'un, inviter une femme à diner...
Devinez un peu sur qui il va "s'exercer" lors de plusieurs situations burlesques et attendrissantes...
C'est mignooon !
Isabelle Carré est gentiment émouvante et Benoît Poelvoorde, à la limite du contre emploi, fait un extraordinaire numéro de timide pathologique. C'est mignon ! Et ça fait tellement plaisir de temps en temps !