Rocky un, deux, trois, j’exploiterai en sagas
Star Wars quatre, cinq, six à moi le Box Office
Star Trek sept, huit, neuf SOS recherche concept neuf
Petite vision originale sur Hollywood et son manque d’originalité…
25 ans, après avoir passé une semaine les volets clos en mode « Dracula », suite à un largage surprise de votre ex-moitié par SMS, vous vous ressaisissez.
Armé du nouveau Mach 3 quadruple lame amovible, vous vous attaquez à votre barbe de repris de justice, et enfilez votre plus belle chemise, enfin la seule ayant résisté à votre boycotte du Lavomatic. Après avoir posté votre lettre de démission pour la maison de retraite du quartier, où vous occupiez la gratifiante place de technicien sons et lumières lors des galas version « Pascal Sevran » du dimanche après midi, direction le concessionnaire. Vous entamez une heure d’argumentation avec un vendeur et repartez avec une fourgonnette brinquebalante, portant encore les stigmates d’un logo de boucher du coin.
Un ultime coup de téléphone à vos parents : « Papa, Maman, je pars refaire ma vie à Hollywood, je vais devenir réalisateur ! ». Votre mère fond en larme alors que votre père essaie de couvrir ses cris en hurlant qu’il aurait préféré que vous leur annonciez une relative homosexualité. Direction les débarcadères, un dernier regard sur votre contrée natale, Bienvenue en Amérique !
Tout d’abord, afin de vous lancer dans cette aventure avec toutes vos chances, vous décidez de parfaire votre culture cinématique en faisant passer une bonne partie de votre maigre budget dans l’amoncellement d’ouvrages, vidéos, dvd, et Bandes Dessinées. Vous entrez maintenant dans la psychologie Hollywoodienne… 600 litres de coca plus tard, 20 sacs poubelles de boites a pizza, 50 kilos en plus et un an de barbe laissée à l’abandon, vous êtes fin prêt ! Finalement, tel un Colombo des temps moderne, vous avez cerné l’intrigue, votre enquête est bouclée.
L’histoire commence en 1895 avec le duo Lumière qui dépose le brevet du Cinématographe. Des français vous dites ?! Mais alors comment expliquer ce monopole américain actuel, si l’invention a vu le jour dans notre doux et beau pays ? Très simple ! répondrez-vous, l’arme du crime : Les Accords Blum-Byrne de 1946 qui imposent, contre effacement d’une dette d’après-guerre, la projection des films made in US dans les salles française. Mesdames et Messieurs, vous allez assistez à l’américanisation du cinéma ! Voilà donc pour la petite histoire. Mais replaçons maintenant le sujet dans son contexte actuel…
Triste constat, série TV ou cinéma, la capitale du grand écran s’essouffle.
Années trente, tadadadam clak clak, naissance d’une morbide et délirante famille Adams. Et Bam ! Deux séries TV et animées, puis, de 1991 à 1998 trois films reprenant les déboires de Morticia et ses sinistres compères.
Dans les années 60, l’univers de monsieur Spock s’impose : cette moitié de siècle sera intergalactique ou ne sera pas ! Ainsi Hollywood surexploite son concept : une demi-douzaine de séries TV, dix longs métrages (un onzième sortira à Noël 2008), des centaines de romans, et des dizaines de jeux vidéo, tout ceci couronné par l’ouverture d’un parc d’attraction à thème à Vegas. Et comme si tout cela ne suffisait pas, on continue dans le mode vaisseau spatial, avec en 1977, Star Wars !
Année 90, changement de décors, les Super-Héros et autres personnages de Comics envahissent l’univers des cinématophiles. Gros coup d’Hollywood question marketing : afin d’économiser dans la publicité pour vendre ses film, il faut spolier les histoires déjà payantes ! Batman, Superman, Spiderman, Catwoman, tous y passent et vous seront servi sous toutes les formes possibles et imaginables : séries TV, séries animées et saga de films à gogo. Allez en cherchant bien, il y a peut être même des sushi au wasabi « Bouffon vert » qui auront été créé pour l’occasion.
Enfin bref, vous êtes consterné, mais où se cache l’originalité ? Vous avez même réussi à dégoter une recette du film Hollywoodien parfait :
- Prenez un personnage au passé douloureux, usant de son charisme de personnage principal pour défendre la cause des faibles,
- Saupoudrez d’une histoire d’amour et d’une grosse lampée de sexe,
- Agrémentez le tout de quatres tonnes d’explosifs, de la destruction d’une bretelle d’autoroute, et d’une vingtaine de voitures déglinguée,
- Mélanger le tout et TADAM ! Ca fait un film digne des meilleurs scénarios américain !
En fin de compte, vous vous êtes fourvoyé, vos rêves de grandeur s’estompent, le rappel de loyer impayé vous contraint à réaliser dans l’urgence une pub pour du fromage à raclette. Honteux et confus, vous jurez mais un peu tard qu’on ne vous y prendra plus !
Mélo